
 
		faissa  de  nouveau,  et  les mêmes  oscillations  se  répétèrent,  dans un  
 rythme  de  2  heures  environ,  avec  des hauteurs  de  dénivellation  décroissant  
 progressivement, jusqu’à  ce qu’au bout  de  8 heures  l’eau fut  
 devenue presque immobile.  Quand  soudain,  à 23'>30,  l’eau  commença  
 à  s élever plus vite  que jusqu’alors  et en 40  minutes atteignit une hauteur  
 de  10e“  ;  pUis  ene  redescendit et,  en  101™»,  elle  s’abaissa  de  
 15em. A Douglas-House le  temps  était calme, la nuit  claire,  sans  signes  
 d orage ; mais  il  est  probable  qu’à  l’extrémité  nord  du  lac  un  orage  
 avait passé,  qui  avait  mis  l’eau  en  mouvement;  l’oscillation, toujours  
 avec  un rythme  de 2  heures,  se  prolongea  pendant 14  heures.  J’ai  eu  
 moi-même la bonne  fortune  d’être présent sur les lieux, et de  constater  
 à   la  fois  l’état  du  lac  et  celui  de  l’atmosphère,  et 'fai  noté que sans  
 doute la première serie  de pulsations ’était due  à  une soudaine décrue  
 locale  du  lac,  que  la  seconde  série,  plus  énergique  que la première,  
 était  due  à une crue locale  de l’eau. 
 «  ... Ordinairement une pareille  suite  d’oscillations  dure de 10  à 12  
 heures,  la hauteur  des dénivellations  diminuant graduellement comme  
 si la friction  de l’eau  épuisait le mouvement ;  mais  dans  quelques  cas  
 nous  avons  vu  ces  séries  se  continuer pendant plusieurs jours. 
 *    Dans  tous  lès  exemples  jusqu’à  présent  mentionnés,  il  semble  
 que  1 impulsion  ait  été  donnée  par  un  orage  éclatant sur  le  lac.  
 Mais il  est d autres  cas  dans lesquels  l’action  génératrice paraît  avoir  
 eu  un  caractère  tout différent  ;  il  semblerait  qu’alors  la  première impulsion  
 aurait été relativement faible, mais  que,  répétant son effet, elle  
 aurait amené successivement  aux  mêmes  résultats  qu’une  impulsion  
 unique  très  puissante ;  exactement  comme  une  masse  pesante  suspendue  
 à  une  corde  peut  être  mise  en  balâncement  pendulaire  de  
 grande amplitude par une  succession  de petits  coups  convenablement  
 répétés  à  chaque  oscillation. On dirait que la force d’impulsion,  quelle  
 qu’en  soit la nature,  commence par une très petite action qui augmente  
 progressivement son  effet. Le meilleur exemple est  celui  du 5  avril;le  
 lac  était parfaitement  calme.  Il y eut successivement les  dénivellations  
 suivantes : 
 l re  oscillation,  crue 2.5e“ ., décrue 5.0e™. 
 2e  ~   ' :S Ê Ê   5.0—  —  8.9 — 
 3e  —  —  9.5—  etc. 
 la série  entière dura plus  de 20 heures. 
 Pour  mesurer  la période de  ces oscillations, j’en  ai  choisi  54  parmi  
 les mieux  définies  et j’ai  obtenu : 
 33 avec une  période  de 2h 11“ “   soit 131min. 
 5  —  2  5  —  -125 
 6  —  ■  2  17  —  137 
 10  j É   ■  1  12  ,  72 
 Il  y  a  donc  deux  types  dé  pulsations,  l’un  de  131min  de  durée  
 ■moyenne,  l’autre  de  72min.  Il est remarquable  que dans le lac George,  
 •comme dans le lac  de Genève,  la seiche à  courte période n’a pas exactement  
 la moitié de  la durée  de la  seiche  à  longue  période...  » 
 Retenons  de  cette  analyse  des  observations  de M. Russell les  laits  
 .les plus importants  : 
 a  La  très  longue  durée  des  seiches  du  lac  George. Malgré  les  
 dimensions  peu  considérables du bassin — le lac  n’a que 29km  de long,  
 soit à peu  près la moitié de la longueur  du Léman.B a ses  seiches  ont  
 une durée  de 131 minutes,  soit près  du double  des longitudinales  uni-  
 nodales de  notre lac.  Cette différence s’explique,  comme nous  l’avons  
 dit,  p.  80,  par  la  très  faible  profondeur  du  lac  qui  n’a  que  5  à  6“   
 d ’eau  et rentre  dans  la  catégorie  des  étangs.  Ces  seiches  de  2hl l “ in  
 sont les plus  longues qui  aient jusqu’à présent  été mesurées. 
 b La brièveté  des  séries  de  seiches  du lac George. D’après les faits  
 cités par M.  Russell,  les  séries  de  seiches  durent  en  général 10  à  12  
 heures,  ce qui représente 5 à 6 seiches  seulement. Quelquefois  la série  
 est plus longue  et dure plus  d’un jour  ;  mais  avec  le  rythme très lent  
 des  oscillations,  le nombre  des  seiches  de  la  série  est  toujours  très  
 restreint.  Cela  est  bien  évident  dans  les  planches  où  M.  Russell  a  
 ■reproduit  quelques  tracés  limnographiques  du  lac  George  (*).  Les'  
 ■séries  de  seiches  y  sont  extraordinairement  courtes,  la  hauteur  des  
 dénivellations y décroît très vite ; elles disparaissent au bout de quelques  
 ■oscillations. On  y  voit  entre autres  une  belle  série  (ce  doit  être  une  
 des plus  longues)  commencée le 28 juillet 1885,  par des  dénivellations  
 de 12e“   de  hauteur  qui vont  rapidement  en  décroissant,  sontréduites  
 à zéro  au bout de 26 seiches.  Cela donne un taux  de  décroissance de  
 ,5mm  environ  par  seiche. 
 Nous  avons  vu que,  pour les  seiches  longitudinales  du  Léman,  qui 
 (')  U. C. Russell. Local variations  and  vibrations  of  tlie earth surface, R. Soc.  of  
 N. S. W.  1 july 1885, pl.. 1 et 2.