nés est plus rapprochée de la circonférence que du rayon; le vent est
presque tangent au cercle du tourbillon. L’action du vent dans ce
cas n’est donc pas du tout la même que celle de la pression ; elles
opèrent suivant des lignes presque perpendiculaires l'une à l’autre.
Nous avons de cette action du vent un exemple célèbre, publié en
détails avec dessin de la courbe limnographique de Sécheron, et par(
Fig. 80.) Trace limnographique de Sécheron pendant T ouragan-cyclone
du 20 février 1879. Dénivellation -i /.2 grandeur naturelle. Vitesse i™ par heure.
faitement étudié par M. Ph. Plantamour ('). L’ouragan-cyclone du 20
février 4879, dont nous avons raconté les principales péripéties (2) a
causé à Genève de fortes seiches de 15 à 16cra de hauteur, (fig. 80) (s)
dont la série a manifestement commencé au passage du tourbillon.
Mais, chose notable, au moment où l’ouragan sévissait à Genève, à
partir de 17 3/4\ le lac a présenté une dénivellation en décrue des
mieux marquées; le niveau moyen du lac, tracé au juger entre les
sommets des seiches hautes et des seiches basses, (courbe pointée A
de la fig. 80) a montré pendant trois heures une décrue de 9e"1 environ
au-dessous du niveau moyen de la journée, mesuré dans l’après-midi.
Ainsi que M. Plantamour l’a fort bien indiqué, cette décrue locale à
Genève, pendant laquelle une crue locale correspondante apparaissait
à Morges, ne peut être due à la variation de pression atmosphérique.
Le baromètre était d’abord en baisse rapide et intense, puis en
hausse aussi rapide (*) ; le tourbillon se propageant du S.-W. au N.-E.
a atteint le lac d’abord à Genève, puis ensuite à Nyon, Morges et
Vevey ; par conséquent la variation locale de la pression aurait dû
d’abord occasionner sur le lac une crue locale à Genève, avec décrue
à Morges, c’est-à-dire le contraire de ce qui a eu lieu. Avec
M. Plantamour, j’admets, sans hésiter, que la forte décrue de Genève
a été due au vent de tempête qui soufflait avec l’intensité décrite. Ce
vent du sud-ouest, d’une violence exceptionnelle, a causé une dénivellation
en sens inverse de celle qui était provoquée par la pression
atmosphérique; la décrue à Genève due au vent a été plus forte que
la crue due à la différence de pression entre Genève et Morges; la
résultante a été une décrue locale à Genève, une crue locale à Morges.
Mais cette dénivellation a-t-elle été la cause de la série des seiches
concomitantes ? Est-ce à elle que nous devons attribuer la mise en
balancement de l’eau dans la soirée du 20 février? Je ne le crois pas.
(*) Loc. cit. p. 68, N° 18.
(2) T. I., p. 335.
(3) Dans la fig. 80, j’ai reproduit le tracé de Sécheron en le réduisant à V2 grandeur
pour la hauteur des dénivellations et en ralentissant la vitesse de l’enregistrement,
de manière à mieux mettre en évidence les allures du phénomène.
(4) A Genève le baromètre réduit à zéro a passé par les états suivants :
20 février 12h 714.48mm
17 - 706.77
21 V2 714.09 (observations de M. Ph. Plantamour).