qu’à 14°, s’est notablement abaissée à la suite des grandes bises de
mai ; les couches moyennes de 20 à 150m se sont réparti cette chaleur
des couches supérieures; à 100m l’eau a gagné 0.4°, à 140, 0.2°. J’attribue
aux courants mécaniques des grands vents la convection de la
chaleur jusqu’à ces grandes profondeurs.
Nous reconnaissons ces anomalies de la courbe thermique jusque
dans les couches de 50, 60, 80 mètres; nous devons donc admettre
que l’action réchauffante des phénomènes de convection descend
jusqu’à ces profondeurs. Cela nous explique la propagation de la chaleur
estivale jusqu’à des couches aussi éloignées de la surface, l’existence
des variations périodiques annuelles jusqu’à 80 et 100m de fond. Nous
ne pouvons pas, en effet, attribuer une action aussi lointaine aux phénomènes
do conduction.
La chaleur se propage par conduction thermique avec une lenteur
extrême; il lui faut des années pour traverser une couche de dix
mètres. La conduction diathermique va très peu profond; la plus
grande partie de la chaleur rayonnée est absorbée par la surface ; ce
ne sont que des quantités minimes qui pénètrent dans les couches
sous-jacentes. Si dans 1a- variation périodique annuelle, dans le court
espace de six mois de la phase de réchauffement, nous voyons les
inflexions des isothermes se manifester jusqu’à 80 ou 100m de la surface,
il faut donc qu’il y ait une autre cause que les phénomènes de conduction
pour la transmission de la chaleur dans ces couches déjà profondes,
et c’est aux phénomènes de convection que nous devons les attribuer.
Inclinaison des plans isothermes. Quelques sondages faits en 1885
dans diverses régions du lac ont montré que l’horizontalité absolue,
n’existe pas nécessairement dans les plans isothermes des couches
moyennes du lac. Deux sondages simultanés aux deux extrémités du
lac ne donnent pas nécessairement la môme température à la même
profondeur sous la surface. Les recherches se sont bornées au Grand-
lac ; dans le Petit-lac, il y a des conditions si particulières que sa température
peut différer souvent considérablement de celle du Grand-lac,
comme nous le verrons plus loin.
Voici les observations sur lesquelles je fonde mon affirmation : Je ne
donne que les chiffres des couches plus profondes que 30m.
D’abord quatre sondages faits du 9 au 13 juillet 1885 à Chillon,
Evian, Morges et Yvoire. (Nos 23 à 26.)
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