En possession de ces deux méthodes, j’ai étudié la couleur des lacs,
e t j ’ a i commencé par une première constatation très importante, a
reconnu que la couleur d’un lac est constante et ne vane que dans des
S I M restreintes. Certains lacs sont bleus, et toujours biens,
d’autres lacs sont glauques, d’autres lacs sont verts. ^
C’est par une étude prolongée des eaux du Léman que ] ai eta
cette loi. Pendant deux années, 1886-1887, j’ai noté dans toutes les circonstances
possibles la couleur de l’eau avec mes crayons de pastel,
en 1887 et 1888, j’ai utilisé pour ces etudes un colonmetr g
nieux, que m’avait confié un ami, M. F. Cornu, chimiste a Baie;
pendant cinq années, à partir de 1887, j’ai comparé à ma gamme de
couleurs les nuances de l’eau chaque fois que je naviguais sur le lac
J’ai reconnu que j’avais toujours devant moi de l’eau bleue, legerement
teintée de vért; j’ai reconnu en même temps que je rencontrais deu
éléments de variations, à savoir : Ri
10 Lorsque l’eau trouble d’affluents débordés s’est déversee à la sui-
face du lac, l’eau de celui-ci est salie et sa couleur est altérée loca e-
ment. Ces eaux sales, qui jaunissent ou verdissent ■ bleu H H H
en général étalées en taches plus ou moins étendues, occupant païf
quelques kilomètres carrés ; elles sont bien délimitées, et doivent etee
évitées pour une bonne définition de la couleur de B B aC' 1 1
2o fi v a une variation notable résultant de la limpidité des eaux du
lac Quand'les eaux du Léman sont limpides, elles sont plus bleues,
q u a n d elles sont opalines,, elles sont plus vertes. C’est ainsi q u e H
eaux d’hiver plus transparentes sont exprimées par les numéros III-IY
de ma gamme de couleurs, plus exactement 6 à 8 «/„de] aune, les eau
M l les numéros IV-V, plus exactement « ■ — j
,imites extrêmes de la variatiob dé couleur de la —
lac et je puis définir la couleur moyenne du Léman par le né IV de ma
M de solution bleue e , d e 9 de solubon
’" p o » les autres lues, mes études sont moins serrées. Depuis 4874,
o. Krümmel, de Kiel, pendant
C.89, # L « g .
■ » ■ M i S V c l u s et M. i.G o llie z s’en sont aussi servis
avec fruit pour l’étude des eaux de l’Amérique du Nord.
j’ai toujours noté la couleur du lac sur lequel je naviguais, en l’exprimant
par les qualificatifs bleu, bleu-vert, vert-bleu, vert; depuis que
j’ai des méthodes plus précises, 1886, je n’ai pas manqué de profiter
de chaque occasion pour les appliquer sur diverses eaux. Le résultat
de cette étude, intermittente mais prolongée, est que chaque lac a sa
teinte normale, à lui spéciale ; qu’elle varie dans des limites peu étendues;
que sauf les accidents locaux dus en particulier au trouble des
eaux torrentielles, les lacs verts sont toujours verts, les lacs bleus
sont toujours bleus.
Voici, toutes réserves faites sur le petit nombre d’observations que
j’ai pu faire dans chaque lac, la teinte que j’attribue à quelques-uns de
nos lacs subalpins :
Léman N°IV de
Neuchâtel VI-V1I
Morat X-NI (?)
Zurich VI-VI1
Zoug VI-VII
IV Cantons VII
Bodan VI-VII
Annecy.1 IY-V
Ceresio VII
Verbano VII
Lario VII
Joux IX-X
Lac bleu de Lucei, Arolla IV •
Outre ces nuances de bleu et de vert qui sont appréciées par les
numéros de ma gamme, les eaux de certains lacs ont des mélanges de
teintes grises, brunes ou rougeâtres que je suis obligé de désigner par
des qualificatifs. Ainsi le lac de Morat par exemple est très fortement
brunâtre, le lac de Bret rougeâtre. Le mélange.de couleur est dans ces
cas plus compliqué que celui qu’on peut obtenir p a rla simple combinaison
du bleu et du jaune, et pour une étude complète des lacs, il serait
nécessaire de perfectionner ma gamme de couleurs. (') -
(9 Pour l’étude des lacs à eaux brunâtres, fortement tourbeuses, de l’Allemagne
du Nord, M. le Dr W. Ule, de Halle, a modifié heureusement ma gamme en y ajoutant
une, solution brune de sulfate de cobalt au 1 : 300° dans une eau fortement