faire à la loi générale, s’expliquent facilement si l’on tient compte delà
grossièreté de la méthode et de l’importance énorme qu’y a le facteur
de l’équation personnelle de l’observateur.
— Un certain nombre d’observations isolées compléteront l’étude des
variations régionales de la transparence du lac.
a. Quelques observations ont été faites dans l’été de 1891 par M. le
D1' H. Schardt, dans les eaux du golfe de Territet, près Montreux. 11 a
trouvé pour la limite de visibilité :
en juillet, (moyenne de 3 observations) 4.0“
en septembre, 1 observation • 6.5“
Si je compare ces chiffres aux moyennes mensuelles de la station de
Meillerie qui m’a donné, en juillet 6.0m et en septembre 7.2m, il apparaît
que les eaux sont encore plus louches à Montreux qu’à Meillerie. Montreux
étant plus près, à 5km, desboucbtes du Rhône, cela est conforme
à notre loi.
b. Quelques observations sur la limite de visibilité ont été faites dans
diverses régions du lac par la commission de là Société de physique
de Genève, chargée de l’étude de la transparence des eaux Q). J’en
extrairai les observations faites dans les environs de Genève, ce sont
les seules que nous ayons dans cette région du lac. Voici les moyennes
de la limite de visibilité étudiée par divers observateurs :
4«- juillet 1885 devant BelleVue 7.35m \
4 » » » » 6.30, | 7.8m
4 » » 1 creux de Genthod 9.65 /
14 août > Genthod 13.08
12.5
18 » » ss Malagny p. Genthod 11.65
Les observations de Nernier, la station la plus voisine, à l’entrée du
Petit-lac, n’ont donné pour les moyennes de juillet et d’août que 7.2 et
6.7m ; les observations de Bellevue et de Genthod à 16km aval de Nerniër,
nous offrant dans les mêmes mois une limite moyenne de visibilité de
7.8 et 12.4m, indiquent une beaucoup plus grande transparence de l’eau
dans les environs de GenèveLMi Je me permets de réclamer de mes
amis de Genève une confirmation expérimentale et définitive de ce fait
intéressant.
(1) Mém. soc. phys. et liist. nat. de Genève XXIX, N° 11, tableau IV, p. 17.
Le maximum de transparence constaté sur le Léman, l’a été par moi-
môme le 21 février 1891, à l,5 km au large d’Ouchy où j’ai trouve pour
la limite de visibilité une profondeur de 21m. M. A. Delebecque était
arrivé au môme chiffre le 31 janvier de la même année entre Thonon
et la Drance.
Variations locales.
Il y a de grandes différences dans la transparence de l’eau dans certaines
localités de situation spéciale. Sous ce rapport, il y a lieu de considérer
les Causes de pollution de l’eau et les causes de clarification.
Des conditions favorables à une clarification rapide de l’eau sont
évidemment la situation sur une côte largement ouverte au large, ou
mieux sur un cap saillant, tandis que dans un golfe enfoncé et resserré
les eaux se renouvellent mal et restent plus ou moins stagnantes.
Parmi les causes de pollution du lac, il y a d’une part les rivières et
ruisseaux qui, en temps de crue, amènent des eaux chargées de
matières terreuses, des eaux troubles, des eaux grises. D’une autre
part, il y a les égouts des villes et villages qui jettent dans le lac des
eaux contenant des-matières organiques en suspension et en solution.
Les premières, lês organismes et débris d’organismes figurés, sont
par elles-mêmes un obstacle à la pénétration de la lumière; les
secondes, les matières organiques dissoutes, en favorisant le développement
des organismes vivants, contribuent indirectement à la formation
du nuage qui arrête la vue dans l’eau.
Suivant que les unes et les autres de ces conditions seront représentées,
le lieu où l’on étudie la transparence de l’eau donnera des résultats
différemment favorables. J’en donnerai deux exemples dans
lesquels la distance du rivage sera indiquée par la profondeur du lac
au lieu de l’opération.
1er juillet '1878. — Devant Morges.
8iilOniin Profondeur 25m Limite de visibilité 6.0m
.1 0 00 ,:ÿ : ; — : 90 7-5
•10 30 ■ 25 6.0
3 septembre 1873. — Devant Morges,
91130min Profondeur 45m Limite de visibilité 8.2m
10 15 — 90 — 9.2