tisme y apparaît seulement par une légère irrégularité dans la hauteur
des binodales successives ; de deux en deux, une des binodales est.
plus haute, l’autre est moins haute. C’est ce que nous voyons par
exemple sur les tracés de Thonon.
b. Près des noeuds des binôdalés, le dicrotisme doit se montrer par-
une légère irrégularité, une asymétrie de la courbe des uninodales.
C’est ce que j’aurais voulu retrouver sur les tracés de Morges-
(v. p. 133).
c. Aux deux extrémités du lac, là où coïncident à la fois le ventre
des uninodales et celui des binodales, .ces deux seiches sont à leu r
maximum de dénivellation, et leur interférence donne ces belles-
courbes dicrotes que nous avons étudiées. Suivant que c’est l’onde*
uninodale ou l’onde binodale qui est la mieux marquée, la courbe-
présente des apparences fort différentes ; toutes les combinaison»
imaginables de hauteur relative sont possibles, et rien n’est plus varié-
que la collection des tracés des seiches dicrotes de Genève.
Hauteur des seiches longitudinales.
Nous pouvons considérer cette question à plusieurs points de vue-
1° Hauteur relative des mêmes seiches dans le même ventre, mais
dans deux stations différentes. Nous possédons pour cette étude les
tracés pris simultanément à Sécheron (Genève) par le limnographe
Plantamour, et aux stations du Rivage et de Rellevue par le limnc-
graphe Sarasin. Les courbes sont parallèles, mais de hauteur différente.
De 8 mesures prises sur des tracés simultanés, les d et
3 avril 1880, il résulte que'si à Sécheron les seiches ont une hauteur
de 10, au Rivage, elles ont une hauteur de 6. Des mesures analogues
faites par M. Ph. Plantamour lui ont donné pour la hauteur relative des
seiches, à Sécheron 10, au Rivage 8.8 (10 comparaisons), à Rellevue
8.6 (7 comparaisons).
De même, j’ai des termes de comparaison entre les tracés de
Chillón et de Morges (limnographes Forel). La mesure de 8 demi
seiches uninodales du 18 août 1878 me donne pour la hauteur relative
des seiches, à Chillón 10, à Morges 4.
Cette différence de hauteur tient essentiellement à la position relative
des stations par rapport aux ventres et noeuds ; les seiches ont
leur hauteur maximale au sommet du ventre, elles sont de hauteur
nulle aux noeuds; dans les stations intermédiaires, la hauteur est à
peu près inversément proportionnelle à la distance du sommet du
ventre.
2° Seiches de la Machine hydraulique. M. Ed. Sarasin a établi son
limnographe à la Machine hydraulique de Genève, soit en tête de
l’Ile, dans l’arrière-fond du port, en amont du barrage qui soutenait
les eaux du lac (>) ; il l’y a fait fonctionner du 20 décembre 1879 au
1er mars 1880, du 11 mars au 21 juin 1881, et du 17 janvier au
28 février 1883. Une comparaison attentive avec les tracés simultanés
de Sécheron lui a donné des faits intéressants ; il a reconnu :
Que les seiches du lac à Sécheron sont très fidèlement reproduites
à la Machine hydraulique ;
Que les mêmes seiches sont à la Machine en moyenne 1 */2 fois
plus hautes qu’à Sécheron ;
Qu’il y a en moyenne une différence de temps de 5 à 6 minutes
entre les deux tracés, les oscillations de l’eau à la Machine étant en
retard sur celles de Sécheron.
Ce dernier fait nous donne l’explication des deux premiers, qui pouvaient
paraître fort étranges. L’existence des seiches à la Machine
hydraulique semblait indiquer que le mouvement de balancement du
lac se propagerait jusqu’au fond aval du port de Genève, malgré le
rétrécissement très prononcé causé par les jetées sur le banc du
Travers (5). L’exagération eh hauteur qui les rend une fois et demie
plus fortes à la Machine qu’à Sécheron semblait indiquer que le sommet
du noeud terminal se trouverait précisément à la Machine. Mais le
retard dans l’instant des oscillations de l’eau dans cette station nous
montre que nous y avons affaire à un phénomène d’un autre ordre.
Voici comme il doit être interprété. Quand il y/ a seiche haute dans
le lac, l’eau s’écoule en plus grande abondance par le goulet et les
golérons du port ; quand il y a seiche basse, le débit est plus faible.
la section utile de ces orifices de l’émissaire varie, en effet, avec la
hauteur de l’eau. Ces fluctuations du débit du fleuve à son origine se
manifestent par des fluctuations dans la hauteur de l’eau, de là, l’apparition
des oscillations de l’eau, de là, l’apparence de seiches à la
Machine.
(') T. I, p. 405. '
(4) T. I, p. 294 ;