vertical ; chacune d’elle résume sur la très faible largeur d’une demi
vague tout le paysage situé au-dessus de l’eau, la côte opposée, le
ciel de l’horizon, le ciel du zénith ; ces deux images sont l’une redressée,
l’autre renversée, et se touchent par le pied.
J’ai étudié facilement ces images dans les conditions suivantes. Un
bateau à vapeur, qui navigue sur le lac. parfaitement calme, soulève
dans sa progression une large vague de refoulement, à surface unie,
qui accompagne le bateau dans sa marche ; l’observateur placé sur le
bateau a devant lui une vague qui semble immobile. 11 peut constater
à loisir la réflexion du rivage sur les flancs de cette vague, et noter
une triplé image réfléchie de l’objet a (fig. 122) placé sur la terre
ferme.
En b réflexion sur le lac calme, b' faisant miroir plan, image virtuelle
renversée, de grandeur naturelle.
En c réflexion sur la partie concave c' de la vague de refoulement,
image virtuelle redressée et déprimée.
En d réflexion sur la partie convexe d' de la vague, image virtuelle
renversée et déprimée. -
Si l’on veut vérifier ces interprétations, que l’on courbe, en l’ondulant
convenablement, une feuille de fer-blanc poli en produisant à sa
surface les incurvations alternativement concaves .et convexes d’une
vague, et que l’on regarde la réflexion des objets qui se mirent très
obliquement sur l’étain brillant.
Chaque vague donne donc une double image de la rive et du ciel.
Le détail dé ces images disparaît pour l’observateur qui les contemple
à distance ; seule l’impression de couleur arrive à son qeil, et le
spectateur a une impression lumineuse générale, résultant des différentes
couleurs juxtaposées dans chacune des images partielles.
Mais dans les images déprimées'qui se forment à la surface des
vagues, la côte opposée joue un très petit rôle ; elle est réduite à une
bande très étroite; c’est le ciel susjacent, de l’horizon au zénith, qui
forme la plus grande partie de l’image. 11 en résulte que c’est la cou-;
leur du ciel qui est de beaucoup la dominante dans la couleur résultante
apparente à l’oeil.
Aussi le lac à l’horizon, lorsqu’il est ridé par les vagues, paraît-il
bleu si le ciel est serein, blanc s’il est brumeux, gris et sombre s’il est
nuageux.
C’est cette prédominance de l’image du ciel qui explique l’apparence
étonnante que produit sur le lac un nuage sombre, une colonne de
filmée, vus à quelques kilomètres de distance. Ils tracent sur
le lac une bande noire dont l’intensité nous surprend. C’est que
tandis que pour nous, à distance, ce nuage sombre que nous voyons
par sa tranche nous apparaît comme un accident négligeable du
Paysage, pour les vagues situées au-dessous du nuage, celui-ci masque
une notable partie du firmament ; dans l’image composée que
nous renvoie chaque vague, la masse sombre forme la dominante, et
la couleur résultante nous arrive foncée, presque noire.
Il est un cas spécial de réflexion sur la surface des eaux qui présente
un intérêt particulier. C’est l’image des grands astres, soleil et