indices. Je crois pouvoir les désigner comme étant des seiches de
courte périodicité, normales dans le bassin occidental du Grand-lac,
comme celles de 10min sont normales à Morges.
Quelle est la signification de ces seiches de 7 minutes?
J’avais d’abord pensé à en faire des seiches transversales, oscillant
dans Une section plus étroite du lac, et par suite ayant une durée
plus faible que les seiches de Morges. Mais dans la région Rolle-
Thonon, la largeur du lac est presque aussi grande que dans la partie
médiane du Grand-lac et, d’autre part, l’eau y est beaucoup moins
profonde ; par conséquent, la durée de l’oscillation de balancement
devrait y être sensiblement plus longue. Si les seiches de 10™n de
Morges sont des transversales uninodales de la région médiane du
Grand-lac, les seiches de 7min de Rolle ne peuvent être des seiches
de même type de la partie moins profonde du même Grand-lac.
Serait-ce peut-être des transversales binodales? Mais alors, pourquoi
ne trouvons-nous pas des uninodales de 14 minutes environ de
durée ?
Serait-ce peut-être des longitudinales plurinodales ? Mais ajors,
nous devrions les retrouver à Genève (ventre terminal de toutes les
longitudinales), et avec une hauteur beaucoup plus forte, chaque fois
qu’elles apparaissent à Rolle. J’ai parfois vu sur les tracés de
Sécheron des seiches de 7min, quelquefois assez grandes (lQcm de
hauteur, le 22 novembre 1879, à 23h) ; mais elles y sont assez rares
pour que je'les aie tenues pour accidentelles, tandis qu’à Rolle et
Thonon elles sont beaucoup plus fréquentes.
Je ne sais vraiment que faire de ces sefches de 7 minutes de
Thonon et de Rolle, et je dois laisser à mes amis, MM. Sarasin et
Delebecque, qui ont à leur disposition les beaux tracés, de lèurs limno-
graphes dans ces stations, le soin de résoudre le problème qui nous
est posé par ces oscillations.
J’ajouterai que, accidentellement, des seiches de 7 minutes apparaissent
sur les tracés de Morges (fig. 66, p. 104).
ANNEXE. Etudes modernes sur les seiches des lacs
autres que le Léman.
Quoiquecelivrenesoitetnedoiveêtrequ’une m o n o g ra p h ie , c’est-à-
dire une collection des faits observés dans le territoire limité àu lac
Léman qui en est le sujef, qu’il me soit permis,' dans ce chapitre,
d’étendre un peu le plan de mon ouvrage. Les seiches sont étudiées
et comprises depuis si peu de temps, elles sont d’une observation si
difficile, leur théorie est encore si incomplète, que pour l’essai de
généralisation que je tente actuellement-, je ne puis laisser de côté
aucun des matériaux à ma disposition.
Je résumerai donc les faits, ils sont, hélas ! bien rares — qui nous
sont connus dans les bassins d’eau autres que le Léman, et qui sont
semblables ou analogues à nos seiches.
1° Observations plémyramétriques dans quelques lacs suisses.
J’ai d’abord -à citer quelques observations faites par moi ou mes
amis dans un certain nombre de lacs, où nous avons établi l’instrument
décrit à la page 88, sous le nom de plémyramètre. Elles constateront
l’existence constante dés seiches et la facilité avec laquelle on
peut les observer par cette méthode. Cependant l’étude plus complète
basée sur les documents limnographiques que j’ai résumés
ci-dessus pour les stations principales du Léman, montre qu’il serait
fort imprudent de déduire la durée des seiches normales d’une station,
en se fondant seulement sur quelques observations plémyramétriques,
faites à un jour quelconque; la chance peut avoir favorisé l’observateur
et lui avoir du premier coup montré les seiches typiques- de la
localité, disons les seiches uninodales régulières; la chance peut lui
avoir été défavorable, et lui avoir fait voir des seiches irrégulières, des
seiches compliquées, des seiches binodales ou plurinodales, des
seiches anormales.
Ces réserves exprimées, voici le résumé de quelques observations
faites sur divers lacs à l’aide du plémyramètre. (')
I. la c de Constance : longueur 64.8km, largeur maximale
44.5km, profondeur maximale 252m.
Seiches longitudinales.
B reg en z 44 septembre 1874 durée 59.8min (5). -0
R o r s c h a c b 27 août 4874 — ^ ) -
fi) Voiries détails de la plupart de ces observations : Deuxième étude sur les
seiches [loc. cit. p. 62, n° 2,] p. 547-567.
(2) Je donne la durée en minutes de la seiche entière. Le nombre entre parenthèses
indique le nombre de demi-seiches que j ’ai observées.