Chuard et Jaccard 30 Ouchy 20 janvier 1894 40
31 — — —' 46
32 — : — — 38
33 . — y . .57
34 Genthod 24 mai — 24
35 Crans — 32
36 Yvoire ■ - 30
37 Thonon — '■-v;' 15
38 Evian — 25
39 ‘ St-Saphorin — — 4,
40 Chillón . — -1^, 30
41 Bouveret -*r ■ — 27
Les pesées directes donnent toutes des quantités notablement plus
grandes de matières organiques que la méthode de l’oxydation par le
permanganate de potassium ( ‘). Faut-il attribuer cette différence à l’eau
de composition qui n’aurait pas été suffisamment éliminée dans la
dessication première du résidu ? ou bien est-elle due à la nature des
matières organiques ?
Quelle est la nature de ces matières organiques de l’eau du lac ?
Cette question n’a pas encore été suffisamment étudiée. Toutes les
substances azotées, tous les hydrocarbures sont facilement oxydables
par le permanganate de potassium ; tous sont donc indistinctement
révélés par ce réactif. De môme, ce ne sont pas seulement les matières
dissoutes, mais encore les matières en suspension, si elles sont suffisamment
réduites en volume, qui peuvent réagir sous l’action du
permanganate ; les poussières organiques, les microbes, les microzoai-
res et les microphytes sont de la matière organique oxydable (T).
Peut-être doivent-ils entrer en ligne de compte.
Il est probable que la nature de ces matières organiques varie dans
le temps et dans l’espace, dans les diverses saisons, dans les diverses
années d une part, d’autre part dans les diverses régions et dans les
C1) Les analyses Seiler, N° 47, arrivent à. un résultat inverse. P a r le caméléon
à 40»o°UTe Une m° yenne d® 23ml' pa r la Praée directe avec extrêmes de 2
fi Mlle p \ SchlP]loff, en purifiant les eaux infectes p a r le permanganate de
potasse et de soudé, a montré l’action de ces sels sur les microbes et germes orga-
niques. L eau ainsi traitée est stérilisée ; donc les microbes sont tués pa r oxvda- '
tion. (Archives de Genève, XXIX, 99.1893).
diverses couches du lac; il est probable que les conditions variables
de l’alimentation du lac par des affluents nombreux et à variations
considérables, que íes conditions variables du développement de la
vie animale et végétale, des phénomènes de putréfaction, de fermentation
et d’oxydation régissent cette variabilité en teneur de matières
organiques ; il est probable enfin que les conditions météorologiques
de la saison y ont aussi leur influence. Arrivera-t-on jamais à
démêler ces facteurs dans un produit dont la variation est d’un ordre
aussi faible ?
Il est d’une autre part probable que ces diverses actions se compensent,
se neutralisent dans l’énorme volume des eaux du Léman,
comme nous l’avons vu pour la composition de l’eau en matières
inorganiques dissoutes ; que la matière organique dissoute dans
l’ensemble de l’eau de ce vaste bassin est arrivée, pour sa proportion,
à un état général d’équilibre et de constance que ne peuvent modifier
les apports accidentels, insignifiants en regard de la masse totale du
lac. Rappelons-nous que pour augmenter d’un milligramme par litre la
proportion d’une substance quelconque dans l’eau du Léman, il faut
un apport extraordinaire de 89000 tonnes de cette substance.
Je serais donc disposé à croire à la constance générale de la composition
de l’eau du lac en matières organiques, quitte à admettre de
légères modifications locales ou saisonnières sous l’influence de
l’apport par les affluents et des variations de la population animale et
végétale; peut-être aussi de légères différences dans la composition
des eaux profondes qui sont souvent reléguées pendant de longs mois
loin de la surface et de ses actions modificatrices admissibles. Je
crois à la constance relative de la grande masse des eaux du lac
représentée par les couches moyennes, à la variabilité relative de ses
couches superficielles et très profondes.
3° Gaz, dissous.
La quantité des gaz dissous dans l’eau du lac nous est donnée
par quelques-unes des analyses que nous avons citées. Nous ne
nous occuperons d’abord que des eaux de surface, renvoyant à
une discussion ultérieure ce qui touche aux gaz de l’eau des profondeurs.