à peu près devant la pointe de Coulet, près de St-Prex; le noeud est à
42km à. l’occident de ce milieu de la longueur du lac; il est de 24km
plus rapproché de Genève que de Villeneuve. Le ralentissement de la
propagation de l’onde, par le fait de la faible profondeur du Petit-lac,
est tel, que la vague met autant de temps pour parcourir les 24k™ de
Genève à Promenthoux, que les 48km de Proménthoux à Villeneuve,
Ce déplacement du noeud des seiches, qui se rapproche de l’extrémité
la moins profonde du lac, correspond-il aux faits que nous avons
reconnus dans l’oscillation de balancement du lac dans nos bassins
d’expérience? Nous n’avons pas dans nos auges d’expérimentation
cherché la position des noeuds de balancement ; l’observation eût été
difficile et les résultats incertains. J’estime cependant que c’est une
conséquence nécessaire de notre VI0 loi, p. 72. Cette loi dit : « Dans
un bassin dont le fond est incliné, la hauteur de la vague est plus forte
à l’extrémité où l’eau est la moins profonde. Or, si nous admet-
tons, — cela n’a pas besoin de démonstration, — que la - masse
d ’eau déplacée au-dessus et au-dessous du niveau d’équilibre de l’eau
est égale dans les deux ventres des deux côtés du noeud de balancement
si la vague, dans un bassin à bords parallèles, est plus élevée
dans un ventre que dans l’autre, la longueur du premier ventre doit
être plus faible que celle du second. Donc si, dans mon auge à fond
incliné, je constatais une vague plus haute dans la partie où l’eau était
moins profonde, je puis être sûr qu’en y recherchant la position du
noeud de balancement* je l’aurais trouvé rapproché de cette dernière
extrémité.
Les faits d’observation des seiches dans le lac et les faits d’expérimentation
dans une auge où je mets l’eau en mouvement de balancement
concordent donc bien, même aussi pour ce point de détail, et
notre théorie des seiches est ainsi confirmée,
C. Hauteur des seiches uninodales. Ainsi que je l’ai dit, page 119,
je renvoie à un paragraphe ultérieur l’étude de ce caractère des
seiches uninodales, quand je pourrai considérer en même temps les
divers types de seiches longitudinales.
2e type. Seiches longitudinales binodales.
De même que les uninodales, les binodales sont rarement simples
e t pures de mélange ; elles interfèrent le plus souvent avec les uninodales.
Dans les stations des extrémités terminales du lac, où les
ventres des deux types coïncident, il est très rare qu’il n’y ait pas un
dicrotisme plus ou moins marqué; nous-en avons cependant des
.exemples (pl. V, iig. D). En revanche, dans la région occidentale du
■Grand-lac, ' en particulier dans les stations de Rolle et de Thonon qui
sont très rapprochées du ventre médian des binodales, et en même
temps du noeud des uninodales, nous avons les courbes des binodales
■très correctes, on peut dire sans trace de dicrotisme (pl. V, fig. G,
.page.10.5). . .. - • ■ '
Nous rechercherons, comme pour les uninodales, la durée et les
points nodaux de ce type de seiche. .. .
A. Durée. Les séries de binodales franches et pures de dicrotisme
-sont trop rares et trop courtes dans les ventres terminaux, à Genève
et dans le Haut-lac, pour que nous puissions, avec .fruit* y étudier la
■durée exacte des seiches. En revanche, à Thonon et à Rolle, nous
..avons de longues et belles séries qui nous permettent de la mesurer.
S e ic h e s de T h o n o n (limnographe des Ponts et Chaussées).
17 novembre 1880 11 "56™“' 15 seiches Durée moyenne 35.7™“*
17 août 1880 16.26 45 35-6
3 octobre 1888 .21.24 _ 28 35’5
S e ic h e s de Rolle, station de Fleur d’Eau (M. Ed. Sarasin).
17 novembre 1880 3.13™“* 44 seiches Durée moyenne 35.3™'"
.23 décembre 1880 7b32 27 - - 35.6
5 janvier 1881 22.17 24 - - 35.7
La durée des seiches bidodales, telle qu’elle résulte de l’expérience
■directe, est donc de 35,5 ou 35.6™“*. C’est, du reste, la même valeur à
laquelle M. Ed. Sarasin ést arrivé par l’étude des seiches de la Tourde
Peilz. (l) - - v / r i ' V- Lu-.ù ./ •
C’est la même valeur que nous a donnée le calcul' déduit des allures
des seiches dicrotes. Nous avons vu, p. 113, que les seiches dicrotes
sont dues à l’interférence de seiches uninodales et de seiche? binodales;
que l’onde secondaire qui brode l’onde principale, laquelle
-correspond à l’uninodale, est due au dégagement des binodales de
deux en deux vagues ; que l’onde secondaire se déplace en avançant
sur l’onde principale ; que ee déplacement périodique ramène la posi-
ition primitive au bout de 15 à 16 seiches ; que si nous admettons ce
(*) Ed. Sarasin, [lpc.,oit..p. 63, .n° 19], p. 732.