La variation a des allures régulières, sauf pour les mois d’août à
novembre j il y a là l’indice d’une insuffisance dans les corrections sur
lesquelles j’ai basé mes valeurs de la température pélagique. La courbe
deviendrait régulière si l’on relevait la température moyenne de
septembre et l’on abaissait celle d’octobre.
On voit, d’après les faits résumés dans les pages précédentes, combien
l’étude de la température pélagique d’un lac est chose compliquée,
et quelles incertitudes il reste dans les chiffres que nous avons
donnés pour la valeur probable de la température pélagique du
Léman (•). Cette incertitude ne dépasse du reste certainement pas un
degré dans les valeurs mensuelles.
B. Action climatique de la température lacustre.
Quoi qu’il en soit, après avoir fait toutes les réserves nécessaires sur
la signification provisoire des chiffres donnés pour la température
pélagique du Léman, comme ils sont pour le moment ce que nous
avons de mieux dans cet ordre de recherches, nous devons les utiliser
pour apprécier l’influence de la nappe du Léman sur le climat de la
contrée avoisinante.
TEMPÉRATURE PÉLAGIQUE;.. DU LÉMAN E T TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE
D E LA VALLÉE
Nous comparerons en premier lieu la température pélagique' du lac
avec la température de l’atmosphère telle que nous l’avons établie en
prenant la moyenne des cinq stations: Genève, Morges, Lausanne, Mon-
treux, Aigle (2). Nous avons ainsi le tableau suivant :
P). Si l’on me demandait le programme d’une étude systématique de la température
pélagique du Léman, je le proposerais dans ces termes : Faire mesurer
chaque jour, à bord d’un bateau à vapeur faisant vers l’heure de midi la traversée
d’Ouchy à Evian,'la température superficielle de l’eau au moyen d’un instrument
traîné derrière le bateau (en évitant le côté où se fait la vidange des eaux de la
machine). Cet instrument serait : ou bien u n thermomètre à maximum et minimum
(Miller-Casella) ; la moyenne entre les extrêmes donnerait la température
moyenne pélagique, — ou bien un thermomètre enregistreur dont la courbe serait
intégrée. Cette étude devrait être répétée chaque jour pendant un nombre suffisant
d’années.
( I T. I, p. 277.
Décembre 0.8° 7.2» + 6.4
Janvier 0.8 5.9 J - 51
Février 2.1 5.6 4 -3 .5
Mars 4.7 6.0 + 1 3
Avril 9.5 I 8.3" I | H | |
Mai 13.2 12.6 : w 0.6
Ju in 16.8 17.5 + 0 .7
Juillet 18.9 19.9 _l p’o
A°ût 18.1 20.0 ■ a . 1.9
Septembre 15.0 17.0 + 2 0
Octobre 10.3 . 15.1 + 4 8
Novembre 4.6 10.2 + 5’g
Hiver 1.2 . 6.2 5.0
Printemps 9.1 9.0
Eté 17.9 19.1
Automne 10.0 14.1 + - 4 1
Année 9.6 12.1 _|_ 2.5
— 0.2
1.2
La différence moyenne est 2.5« en faveur du lac ; le lac est plus chaud
que l’air dans tous les mois sauf avril et mai, dans toutes les saisons sauf le
printemps, la différence atteint 5 et 6° dans le commencement de l’hiver.
Le lac est donc une nappe, de température relativement élevée, qui
doit avoir pour notre vallée une action plutôt réchauffante. Sauf dans
les mois du printemps, il doit tendre à relever la température de l’air.
Quand nous aurons étudié la température des couches profondes du
lac, nous pourrons donner la raison de cette action favorable.
Mais si, considérées dans leurs moyennes générales, les relations de
température entre l’air et l’eau sont ce que nous venons de dire, le
phénomène est beaucoup plus compliqué si l’on s’adresse aux faits
réels tels qu’ils se passent dans la nature.
Nous avons, en effet, à faire intervenir en premier lieu la va r i a t ion
p é r io d iq u e jo u rn a l iè r e .
L’amplitude de la variation journalière est très grande dans la température
aérienne, elle est très faible dans la température lacustre.
Pour la température atmosphérique, nous avons vu (T. I, p. 274)
qu’elle est en moyenne à Genève :
hiver variation journalière moyenne 3.6°
printemps . — \______ :__' 7 q
été — 4 , — 8.9
automne —__________.__ - 5 g
année — __ q ^