soit en péniche, soit en bateau à vapeur. En comparant les résultats
obtenus quand j’étudiais. avec toutes les précautions nécessaires, la
température de l’eau à bord de ma péniche, avec ceux que me donnait
la mesure prise à, bord d’un bateau à vapeur en marche, j’ai
reconnu que ces dernières avaient une précision suffisante et que je
pouvais les utiliser. J’a i . constaté entr’autres que l’agitation de l’eau,
soit par la vague de refoulement, soit par les palettes du pyroscaphe,
n’altéraient presque pas la température superficielle de l’eau.
J’ai retrouvé dans mes notes des observations faites dans 350 jours
différents de ces sept années ; j’ai pris la différence entre la température
pélagique ainsi obtenue et la température du port de Genève
mesurée le même jour à midi, telle qu’elle est publiée dans les cahiers,
des Archives de Genève. Je les ai groupées par mois, et en en cherchant
la moyenne, je suis arrivé à la correction à apporter mensuellement
aux valeurs de Genève pour en tirer la température pélagique du
Grand-lac. Le signe positif indique que la température du Grand-lac
est plus élevée que celle du Rhône de Genève :
NOMBRE DE JOURS DIF FÉR EN C E
Janvier 21 + -+ 3 °
Février 34 -j- 0.9
Mars 37 0.0
Avril 42 , — 0.4
Mai 63 + 0.7
Juin 46". + 2.5
Juillet 19 + 1-6
Août 11 . -1- 1.0 .
Septembre 8 + 0:5.
Octobre 21 + 0.2
Novembre 22
Décembre 26 + ES 1
D’après cela les eaux du Grand-lac sont sensiblement plus chaudes
que celles de Genève en hiver et en été; elles sont de même température
ou plus froides en automne et au printemps.
2° Dans l’été de 1886, j’ai demandé aux capitaines de quelques-uns
de nos bateaux à vapeur de prendre des mesures thermométriques
dans la traversée d’Ouchy à Evian, soit le matin et le soir, soit à midi.
MM. Devaud, du Chillon, Milleret, du Guïllaume-Tèll, Tournièr, du Sim-
plon, ont eu l’obligeance de faire ces observations. J’ai fait la même
comparaison que ci-dessus avec les températures du port de Genève,
en utilisant pour la température pélagique du Grand-lac, ou' bien les
chiffres observés directement au milieu du jour, ou bien la moyenne
entre les observations de 7h et de 18h. Les moyennes des différences
obtenues ainsi ont été :
1886 NOMBRE DE JOURS DIF FÉ R EN C E
Juin 23 + 2.9°
Juillet - j 26 -j- 2.4
- Septembre 4 -j-- 1.4
Les différences sont de même signe, mais un peu plus fortes que
«elles de la série précédente.
3° Nous avons inauguré en 1889 une nouvelle méthode générale
d’observations de la température pélagique des lacs. L’Institut central
suisse de météorologie, à Zurich, s’est adressé aux Compagnies des
bateaux à vapeur suisses et leur a demandé leur collaboration qui a
été accordée fort gracieusement. 11 s’agissait de faire mesurer chaque
jour, par les officiers des bateaux à vapeur en service, la température
superficielle du lac au point où le navire en marche se trouvait vers
l’heure de midi. Des instruments convenables ont été fournis par
l’Institut à chaque bateau. Les instructions que j’ai rédigées à cette
occasion portent :
1° « L’observation de la température du lac doit être faite
chaque jour, entre l l h et l l l quand le bateau naviguera en
plein lac, ou à une distance suffisante de la rive (dans l’eau
bleue).
2° » L’observateur fera remplir un seau avec de l’eau puisée
directement dans le lac ; il le fera vider après avoir rincé le
seau (*), puis il le fera remplir une seconde fois. Il plongera
le thermomètre enfermé dans son enveloppe de bois, en l’agitant
doucement dans l’èau. Au bout de 1 Va ou 2 minutes,
quand la colonne de mercure aura cessé de varier; il notera
la température en degrés et dixièmes de degré. Il l’inscrira
dans le tableau en indiquant l’heure de l’observation, le point
du lac où l’observation a été faite et l’état du lac.
3° » 11 faut éviter de puiser l’eau du côté du bateau où l’eau
de condensation de la machine est rejetée dans le lac.
4» » Quand le soleil brille, il faut mettre le seau à l’ombre
pendant qu’on mesure la température.
(i) Pour obtenir l’équilibration thermique des parois du seau avec la
température de l’eau.