l’horizon apparent passait en deçà de 1600“ ; il y avait donc rapprochement
de plus de 3.3 poiir la distance de ce cercle d’horizon.
5° Il n’est pas besoin d’une surface d’eau bien étendue pour voir le
mirage; il suffit d’abaisser l’oeil près de la nappe aqueuse et alors le
mirage devient apparent, même-à de courtes distances; dès que la
branche ascendante de la trajectoire réfractée peut se relever pour
arriver à l’oeil, il y a production du mirage.
Dans mes études de janvier 1889, j’ai cherché, à l’aide d’un miroir
argenté que j’abaissais progressivement jusqu’à la surface de l’eau si
je pouvais trouver une limite à ces mirages et je n’v suis pas arrivé.
A 10cm, à 5cm au-dessus de l’eau, par un beau jour d’hiver, le mirage est
<jans toute son évidence ; je l’ai suivi avec certitude jusqu’à 2e“ , et
même à l cm au-dessus de la nappe d’eaugfPlus bas je n’ai pu obtenir
une observation certaine, car môme dans les calmes les plus parfaits, il
y avait toujours assez de houle pour que la vague vînt mouiller le
miroir à l cm au-dessus du niveau moyen de l’eau, et altérer la pureté
de l’image.
Lorsque le rayon visuel est ainsi presque à fleur d’eau, la tangente
va couper la surface du lac à lin bien court éloignement; des feuilles
mortes que je jetais sur l’eau et qui flottaient à dix mètres de distance
me semblaient être sur la ligne de l’horizon apparent. C était il est vtai
une illusion due au rapprochement du cercle d’horizon par la réfraction
sur eau chaude; car à l em au-dessus de la nappe d’eau, en l’absence
de réfractions, la tangente devrait passer à 357“ de distance de
l ’observateur.
6° La grandeur du mirage, c’est-à-dire l’angle formé par le plan
caustique avec le plan de l’horizon apparent, a été étudiée Sur le lac
Léman par Louis Dufour (J). Il l’a mesurée de sa station de ’Villeneuve
e t lui a trouvé des valeurs variant de 3 à 4, à 6 minutes de degré; dans
le cas le plus exagéré, il a constaté un angle de 11'42". Cette grandeur
n ’est pas la même pour divers objets situés à des distances inégales.
Dans la règle, le mirage est plus grand pour des objets éloignés
que pour des objets rapprochés ; la différence n’est du reste pas
très forte. J’en donnerai un exemple tiré des observations de
L. Dufour :
(') L. Dufour. Des températures de l’air et. des mirages à la surface du 'lac
Léman. Bull. S. V. S. N., V, 26 sq. Lausanne 1858.
8 octobre 1854. 7h45. Villeneuve.
localité visée. distante. grandeur du mirage.
Clärens 5220“ 3'48"
Basset 5900 4' O'III
Vevey 9330 5'30"
Exceptionnellement, la différence est en sens inverse, et les objets
les plus éloignés semblent moins relevés au-dessus de la ligné d’horizon
apparent. Exemple de L. Dufour :
, 8 octobre 1854. 8''. Villeneuve.
localité visée. distance. grandeur du mirage.
Vernex 4600“ 7'30"
Clarens 5220 ’ 7'50"
Basset 5900 6' 0"
St-Saphorin 12920 4'48"
Du reste la grandeur du mirage varie avec la hauteur de l’oeil au-
--------------~----------------------- ^ u o nw U UWOC1 VailUllB UU 11
déplaçait la hauteur de l’oeil de 1.8“ à 0.75“ , L. Dufour a toujours vu
la grandeur du mirage augmenter à mesure qu’il se rapprochait de
l’eau. J’en citerai un exemple: La pointe du Basset, à 5900“ de Ville
neuve, le 5 octobre 1854 à 8h30“ in, paraissait soulevée au-dessus de
l’horizon apparent :
pour l’oeil à 1.75“ de l ' 54"
1.10 2'18"
0.75 2'42"
Enfin L. Dufour a encore constaté que la grandeur du mirage est
très-variable; en suivant le même objet, de minute en minute, il voyait
le soulèvement du plan caustique au-dessus de l’horizon apparent
tantôt augmenter, tantôt diminuer, de plusieurs secondes de degré
de plusieurs minutes même :
5 octobre 1854. L’oeil étant à Villeneuve à 75e“ au-dessus de l’eau,
la pointe du Basset distante de 5900“ , apparaissait soulevée :
à 8h45“ in de 4'12"
46 , 3 36
4" . 4 00
48 3 1 3
49 5 18
etc.