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1827.
Mars.
VOYAGE
nous avions déjà traité sa côte de l’E. et du S. E.
Toute la nuit je profitai d’une brise assez fraîche du
S. au S. S. O., acconjpagnée d’un temps couvert,
pour m’avancer vers l’O., tellement qu’à la naissance
du jour nous nous trouvâmes à sept ou huit milles des
îles Motou-Kawa et Panaki (îles Cavallcs de Cook).
Tandis que M. Lottin poursuivait ses opérations
sur la côte, je cherchais à rallier le plus rapidement
possible le cap Nord. Par malheur, la brise mollit, «t
dès midi nous pûmes à peine gouverner. Cependant
nouf commencions à découvrir, du haut des mâts, les
hauteurs du cap N ord, à la distance de trente à trente-
six milles. Par le travers se montraient les deux pointes
de la vaste baie d’Oudoudou (baie Lanrislon de Surville),
et plus au nord l’oeil ne pouvait saisir que le
mont Ohoura (mont Camelde Cook) remarquable par
son isolement au milieu des dunes de sable qui unissent
en cet endroit la partie méridionale d’Ika-Na-
Mawi à la presqu’île du Nord.
D’immenses paquets de belles fucacées couvrent souvent
les flots de la mer, et l’on voit beaucoup de fous et
de gros marsouins bruns. La température se maintient
assez régulièrement entre dix-huit et vingt degrés.
C’est la plus favorable à l’homme de mer; aussi l’équipage
entier se porte à merveille, et l’on ne se douterait
guere que, depuis plus de trois mois, il n’a pour ainsi
dire pas eu un seul jour de véritable repos.
Des calmes et des brises à peine sensibles nous
arrêtèrent durant la soirée et la nuit. Aussi, dès que
nous pûmes distinguer la te rre , nous vîmes que.
DE L’ASTROLABE.
malgré nos efforts, nous n’avions approché le cap
Nord que de huit à dix milles au plus.
Nous filâmes cent brasses de ligne à huit heures et à
midi sans trouver fond. A cette dernière heure , nous
nous trouvions à buit milles de te rre , et le cap se présentait
sous la forme d’un morne arrondi, s’abaissant
en pente douce sur la gauche et réuni aux hauteurs
de la presqu’île par une langue de terre fort basse,
d’où s’élevaient nombre de feux. Tout l’espace compris
entre la péninsule entière et le mont Ohoura se compose
de terres fort peu élevées, bordées à la mer par
des dunes d’une blancheur si éblouissante que l’oeil
est fatigué de les contempler.
Au moyen d’un léger souffle de la partie de l’e s t,
l’Astrolabe s’avança doucement sur le méridien du
cap Nord ou Otou. Sur les deux heures du soir, trois
ou quatre pirogues, qui s’étaient détachées des environs
du c ap, accostèrent le bord et nous vendirent
des poissons, des hameçons et des lignes. Les naturels
qui les montaient étaient en général laids, mal faits,
d’une couleur très-sombre, d’une saleté dégoûtante.
Toutefois ils se comportèrent décemment et me donnèrent
volontiers les noms des divers points de la côte
en vue.
C’est ainsi que j ’appris que le cap N ord ou Otou
était terminé à l’est par la petite île Moudi-Molou, qui
s’y réunit par une chaîne de rochers à fleur d’eau. Le
cap qui vient après Otou se nomme Otahe, et le dernier,
auN. O., \ec.aiç Marla-Fan-Diemen deTasman,
est le fameux Reinga, véritable Ténare des Nouveaux-
1827.
Mars.
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