rcpoiidil positivement qu’à l’époque de cette catastrophe
, Shongui se trouvait encore dans le ventre de
sa mère '. D’après le calcul de ce chef en lunes ou
marama, je lui aurais donné cinquante-six ans ; encore
il faudrait pour cela regarder les lunes comme
des mois, en retranchant la différence pour tout cet
intervalle , c’est-à-dire deux ans environ ; sa supputation
donnerait cinquante-quatre ans, compte très-
voisin de la vérité. Quand ces hommes veulent tenir
note du temps écoulé, ils le font au moyen de petits
morceaux de bois ou de petites pierres qu’ils ajoutent
l’une à l’autre, jour par jour, el lune par lune. Les distances
itinéraires s’estiment, par terre comme par mer,
par journées et demi-journées de marche. Pour les
distances plus petites, et surtout pour mesurer les profondeurs
de la mer, les naturels emploient le koumou,
ou mesure de dix brasses suivant M. Kendall : cependant
j’ai vu désigner aussi de ce nom la simple brasse,
qui est pour eux la mesure la plus naturelle. Ils se
servent aussi quelquefois de la longueur du corps
humain avec le bras droit alongé dcA-ant lui ; témoin
ce naturel qui mesura un navire européen en s’étendant
sur le p ont, et se relevant successivement pour
connaître quelle était sa longueur de l’arrière à l’avant.
Tel fut aussi le moyen qu’employa Shongui du
cap Nord pour mesurer la longueur du Dromedarij
en 1820 2.
On ne leur connaît pas d'autres mesures de capacité
que les corbeilles en feuilles de koradi, qui leur
servent à transporter et à conserver leurs patates ;
leurs dimensions varient, mais la moyenne est du
poids de dix-sept livres '.
XVI.
RELIGION.
Nous aurions à traiter actuellement de l’article le
plus curieux et le plus important chez ces sauvages,
c’est-à-dire de leurs opinions religieuses et du culte
qu’ils rendent à la divinité. Malheureusement nous
sommes loin de posséder des documens suffisans sur
cette matière. Comme il est arrivé pour tous les peuples
sauvages, les notions des Zélandais sur la divinité
et sur ses attributs positifs offrent jusqu’à présent une
grande confusion et un dédale presque inextricable.
La plupart des voyageurs qui ont visité cette contrée
n’avaient qu’une connaissance trop imparfaite de la
langue, pour parvenir à des résultats satisfaisaris touchant
un sujet par lui-mème aussi abstrait, aussi embrouillé.
Enfin les missionnaires établis depuis douze
ou quinze ans parmi ces peuples auraient pu nous
procurer des détails assez intéressans ; mais la nature
même de leur institution, la tournure de leur esprit, et
il faut bien le dirCj le peu d’étendue de leurs lumières
et leur défaut d’éducation, les ont jusqu’à présent empêchés
d’aborder franchement cette matière. M. Ken