
 
        
         
		£f 
   ^Tr- 
 >  '  'K 
 geaieiit encore cette chaîne. Ainsi  la seule partie praticable  
 se réduisait à trente ou  quarante toises  de largeur, 
  près de la pointe du S. E.; du re s te ,  cette pointe  
 était  aussi acore  qu’un quai,  et  pouvait être  accostée  
 à  toucher sans  aucun danger. 
 De  ce moment je  résolus  d’y  faire passer  l’Astrolabe  
 au premier vent  favorable,  par  la  double  considération  
 que ce trajet nous épargnerait un tour long et  
 désagréable,  et qu’il nous procurerait en même temps  
 le moyen de faire  la  géographie  exacte  de  la baie  de  
 l’Amirauté. J ’appelai M. Guilbert que je vis à quelque  
 distance sur la route du bord,  et  f  invitai  à  se  rendre  
 en hâte  à  la  passe,  pour  y  profiter  du  calme  afin de  
 placer  ses sondes. Mais déjà le courant commençait à  
 reverser dans notre bassin,  et  il  lui devint impossible  
 même d’approcher de la passe, malgré tous les efforts  
 de ses canotiers. 
 De l à ,  je  me portai sur une  plage de  l’île peu éloignée  
 de  la  passe,  où  je  restai  une  heure  à  me promener  
 et  a cueillir des  plantes.  De  nouveau  je  fus  
 frappé  de  la  ressemblance  qui  existe,  pour  le  ton  
 général,  entre la  végétation de cette partie du monde  
 et celle de la  Polynésie.  D’un  autre  côté,  on ne peut  
 disconvenir  que  la  Nouvelle-Zélande  reproduit  plusieurs  
 des espèces de l’Australie,  malgré la différence  
 qu’offrent entre elles au premier coup-d’oeil les Flores  
 de ces deux contrées. Cette double observation conduit  
 naturellement à penser que la Nouvelle-Zélande, malgré  
 sa  haute  latitude,  présente  un  système  de  végétation  
 intermédiaire  entre  celle  de  la  Polynésie  et 
 celle de la Nouvelle-Hollande, une sorte de transition  1837.  
 de l’une à l’autre.  Janvier. 
 Cet  endroit  m’offrit  plusieurs  touffes  de  phormium, 
   et,  bien  que  sa  station  favorite  soit  le  bord  
 des  torrens,  je  fai  vu  croître  avec  vigueur  sur  les  
 roches  maritimes  presque  nues.  Près  de  la  grève,  pi. xmi.  
 une  jolie  cascade  i-oule  ses  eaux  à  travers  les  rochers  
 et  les  débris  des  arbres  qui  ont  succombé  à  
 l’action  des  vents  ou  des  siècles,  et  fournirait  facilement  
 aux besoins d’une flotte entière. 
 De  retour  à  b o rd ,  vers  une  h eu re ,  j ’envoyai  le  
 grand canot élonger une ancre à jet à deux encâblures  
 au  large,  vers  le milieu  du  chenal :  puis  nous  nous  
 halâmes  dessus,  après avoir relevé l’ancre moyenne,  
 et nous venions  de mouiller celle-ci à  la place de l’autre 
 ,  quand  le vent  s’étant élevé  au  N.  O.  amena  des  
 rafales  chargées  de pluie,  et  fit  chasser l’ancre. Cin-  
 (juante brasses  de chaîne furent filées,  et  la  corvette  
 s’arrêta à une encablure environ du rivage.  Ainsi tout 
 'i 
 ■  'i  I 
 M