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M a :
Mars.
i3.
Pl. !..
gagea à redoubler de prudence dans nos relations avec
les insulaires.
Wetoï, neveu de Pomare, était un jeune et beau
garçon de vingt à vingt-cinq an s , dont l’extérieur annonçait
un caractère sociable et des dispositions
douces et bienveillantes. Le léger tatouage qui ornait
ses traits prouvait qu’il n’avait encore pris que peu de
part aux combats. Il m’était triste de songer que le
point d’honneur militaire tout-puissant sur l’esprit de
ces malheureux sauvages devait anéantir dans ce jeune
homme toutes ces heureuses qualités, ou le condamner,
s’il les conservait, à subir le mépris de ses compatriotes
et par suite à renoncer aux droits de sa naissance.
A la nuit nos hôtes nous ont quittés et n’ont laissé à
bord qu’un enfant de dix à douze ans qui a demandé à
y rester.
Toute la matinée, nous avons eu un très-mauvais
temps. Une pluie abondante a été accompagnée de
fortes rafales du N. O., et tout semblait présager un
coup de vent violent. La chaloupe a fait néanmoins
deux voyages à l’eau, à l’aiguade située au fond de la
baie. Moi-même vers midi, voyant le vent s’apaiser et
tourner au sud, je me suis décidé à rendre visite aux
missionnaires de Pahia , pour obtenir sans retard les
renseignemens indispensables à notre sécurité, touchant
les dispositions des natui'els envers les Européens.
Vers une heure après midi, je m’embarquai avec
M. Gressien dans la baleinière. Jusqu’à la pointe Tapeka
nous avançâmes sans beaucoup de peine; mais 1827.
en doublant cette pointe , une houle très-dure et fort
creuse jointe au vent contraire nous opposa les plus
grands obstacles. Sans la marée qui était pour nous,
jamais nous n’eussions franchi les trois milles que
nous avions à faire jusqu’à Pahia. L à , nous fûmes accueillis
poliment par les missionnaires, dont l’établissement
me parut fort embelli depuis la visite que j’y
avais faite quatre ans auparavant. Ils avaient surtout
formé des jardins nombreux et bien tenus, où crois- ri. l v i .
saient avec succès plusieurs de nos productions d’Europe
, telles que plantes potagères, arbres fruitiers et
grains divers.
Cependant M. Williams (Henri) possédait seul une
petite maison à l’européenne ; son frère et M. Davis
leur collègue, plus récemment établis sur ces plages
reculées, n’avaient encore pour habitation que des
cases à la mode du pays, formées de simples treillis
et tapissées par des feuilles de typba , qui pour l’usage
remplacent à la N ouvelle-Zélande les feuilles de
canne à sucre si utiles aux insulaires des tropiques.
Les missionnaires me confirmèrent la vérité du
récit qui m’avait été fait par King-Harey au sujet des
habitans de Kahou-Wera. Ils avaient perdu depuis
plus de deux années leur chef Touaï, que j’avais
particulièrement connu; Touao son cousin, qui lui
avait succédé, n’avait ni les talens ni le crédit nécessaires
pour faire respecter son peuple ; en outre ,
il ne restait plus de la famille de Koro-Koro que
deux frères et un fils incapables par leur âge ou par