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Lies. Souvent elle expulsa ou détruisit complètement les premiers
possesseurs du sol j d’autres fois les deux races vécurent
ensemble en bonne in te llig en c e , et leurs postérités se confondirent
par des unions multipliées. Enfin il p u t arriver que les
étrangers tro u v è ren t la place encore vacante. De là cette
foule de nuances diverses qui caractérisent les habitans de chaque
a rch ip e l, sans compter celles qui o n t eu p o u r causes les
c lim a ts, les h ab itu d e s , le régime a lim e n ta ire , en u n mot
toutes les circonstances dues aux diverses localités.
T oute fo is, pai'uii les hommes de la première ra c e , on remarque
to u t de suite deux divisions bien prononcées. En effet,
toutes les peuplad e s, sans exception, qui occupent les îles les
plus orientales de l’Océan P a c ifiq u e , depuis les îles Hawaii
ju sq u ’aux îles de la Nouvelle-Zélande d’une p a r t , et de l’au tre
depuis les îles T o n g a et Hamoa ju sq u ’à l’île de P â q u e , semb
len t so rtir d’u n e même o r ig in e , et ne former qu’une seule
grande famille do n t les membres se tro u v en t dispersés à des
distances immenses les uns des autres. Le te in t, les traits de
la physionomie et les formes, o n t toujours des rap p o rts plus
ou moins intimes : la langue est p a rto u t exactement la même.
Tous ces peuples so n t esclaves de la superstition du tapou ^
presque tous sont adonnés à l’usage du ka va , et celui de l’arc
e t des flèches leu r est in co n n u . Enfin ils o n t tous des dispositions
plus ou moins prononcées p o u r les arts de la civilisatio
n ; même avant l’arrivée des E u ropéens, plusieurs d’entre
eux é taient réunis en gouvernemens réguliers; on trouvait
chez eux des dynasties affermies su r le trô n e , des castes avec
leurs privilèges respectifs; une religion avec scs rites, ses p rê tres
et ses sacrifices ; des lois, des us et des coutumes sc ru p u leu sement
observés , enfin une étiquette q u i, p o u r la rig u eu r et
les d é ta ils , ne le cédait en rien à celle des nations les plus civilisées
de l’E u rope ou de l’Asie.
L a seconde division de la race cuivrée a rap p o rt aux hom mes
répandus sur cette immense chaîne de petites îles qui ont
reçu des navigateurs les noms de Groupe de King’sm ill, îles
D E L ’ASTROLA BE. . • 61Ô
G ilb e r t, .Marshall , Carolines , Mariannes , jusqu’aux îles
Pelew inclusivement. Ces insulaires diffèrent principalement
des Océaniens de l’Orient p a r une co u leu r u n peu plus fonc
é e , p a r un visage plus eflllé, des yeux moins fendus et des
formes plus sveltes. Ils paraissent aussi étrangers au tapou. La
langue varie d’u n archipel à l’au tre , et diffère complètement de
celle qui est commune aux nations de l’au tre division. Les seuls
traits de conformité entre les deux divisions sont la d istrib u tion
de la société en castes, l ’absence de l’arc et des flèches
po u r armes offensives, e t l’usage du kava sur quelques île s;
mais dans celles de l’Occident le kava est remplacé p a r le
bétel et l’arek.
Cela posé , nous allons passer aux divisions que nous avons
adoptées p o u r l’Océanie. Ces divisions principales et fo n d a mentales
sont au nombre de quatre.
La première sera l’Océanie o rien ta le , à laquelle nous conserverons
le nom de P o ly n é sie , déjà adopté p a r divers géographes;
mais nous en limiterons l’acception aux peuples qui
reconnaissent le ta p o u , parlent la même langue et forment la
première division de la race cuivrée ou basanée.
L a seconde division composera l’Océanie b o ré a le , et comp
ren d ra toute la seconde division de la race cuivrée. Comme
elle n ’est composée que d’îles très-petites, dont les plus importantes
sont Güuaham dans les Mariannes , et Baubellhouap
dans les îles P e lew , nous lui imposerons le nom de Micronés
ie , qui ne diffère que par la terminaison de celui qu’a p ro posé
M. de Rienzi.
L a troisième division présentera l’Océaiiie o c c id en ta le , et
renfermera toutes les îles communément connues sous le nom
d’îles des Indes-Orientales. De fortes présomptions au torisent
à croire que de ces îles so rtiren t primitivement les hardis
navigateurs qui p rire n t possession des deux premières divisions
de rOc é an ie . Nous lui laisserons ie nom de M a la is ie , déjà employé
p a r quelques auteursyCt do n t nous pensons que l’initia tive
est duc à- M. Lesson.