
 
        
         
		l'orce  à  renonciation,  qu i,  le  plus  souvent,  est  supprimé  
 dans  la  conversation),  je  mange;  f  kaï  ana  
 iamia,  toi  et moi  nous mangeons.  <âiia  kaï  kf  ttttmi,  
 nous  tous (indistinctement) avons mangé ;  ra  oki  ia  t   
 kaï  a i,  il mangera.  La  particule  ana  est  le  signe  du  
 présent,  koa  celui  du  passé,  et  a ï,  celui  du  futur.  
 La langue  anglaise présente un cas très-analogue. 
 De la racine aire,  alle r,  on  fait aïre maï,  arriver ;  
 et l’on  dira,  s  aire mai knîtoua,  nous  deux  arrivons,  
 kcta taï kf mai inaana, moi et celui dont je parle arrivâmes  
 (ici,  par  irrégularité  laï est substitué  à aïre).  
 ila   nkt  ratan r   aïrr mai  aï,  ils  arriveront. 
 Quand  on  ajoute  le  mot  ivaka  devant  le  verbe,  
 il  répond  parfaitement  à  notre  mot  fa ir e   en  
 français.  Ainsi  de  rongo,  entendre,  on  fera  waka  
 rongo,  faire  entendre;  de  kitea,  voir,  waka  kü ea ,  
 faire voir,  montrer ;  de m a la u ,  connaître, waka ma-  
 ta u ,  faire  connaître,  enseigner.  Souvent  on  place  
 ce même mot waka devant les  adjectifs  dans le même  
 b u t;  comme m a ,  blanc,  waka ma,  faire blanc,  blan-  
 cbir,  et (au figuré) faire honte,  couvrir de confusion;  .  
 mahana,  chaud ,  ivaka mahana,  faire chaud ,  chauffer; 
   ta ta ,  près, waka  tata, rendre près, approcher;  
 tapou,  sacré ,  ivaka tapou,  rendre sacré ,  consacrer,  
 etc. Ce  mot waka  est  un de ceux qui rendent Je plus  
 de services à la langue des Zélandais. 
 Les  adverbes  et  les  prépositions  répondent  aux  
 nôtres ;  quant  aux conjonctions,  elles  sont peu  nombreuses. 
   Les  phrases  sont  presque  toujours  simplement  
 énonciatives ,  et  ces hommes ignorent  les artifices  
 du discours qui se  sont introduits  dans les langages  
 plus perfectionnés. 
 Ils emploient  volontiers  la  simple négation ka ore  
 (qu’on doit prononcer  à  peu près kashiole)  pour  non.  
 Mais  pour l’affirmative  ils  répètent  presque toujours  
 la  phrase  interrogative. Ainsi à ces questions  ;  Es-tu  
 allé à fVangaroa? Aimes-tu  le pain des Européens?  
 ils  répondront  ;  J e  suis allé là, fa im e   ce pain. 
 La  forme  passive  des verbes  leur  étant inconnue ,  
 leurs  propositions  ont  toujours  la  tournure açtive,  à  
 moins qu’ils ne  trouvent  un  mot avec  la  signification  
 naturellement  passive,  ce  qui  arrive  quelquefois  :  
 comme tuera,  b rû lé , p a u ,  consumé ; poudi,  affligé ;  
 p o k a ,  couvert;  touai,  distribué;  ngaro,  caché;  
 nguengue,  fatigué; m a ,  délivré, etc.  ‘ 
 Malgré  la  pauvreté  de  leur  langue, les Zélandais  
 trouvent  le  moyen  d’exprimer toutes  leurs  idées  et  
 même  celles  que  leur  inspire  la  vue  d’objets  jusqu’alors  
 étrangers pour eux.  Je  suis disposé  à croire  
 que  celui  qui  en aurait  fait  une  étude  suffisante,  et  
 qui pourrait la comprendre parfaitement,  y trouverait  
 des  beautés  d’une  nature particulière.  Mais  c’est un  
 ouvrage  de  longue  haleine  et  qui  exigerait des communications  
 longues  et  assidues  avec  ces  peuples  
 singuliers. 
 XIX. 
 NUMÉRATION. 
 En 1824, un grand nombre d’essais et de questions 
 >  Gvammar o f  New-Zealand,  p,  227,  19 1,  195,  t g 4,  2 1 7 ,  22g,  280,  i 85 .