Dans la même année mourut Koro-Koro, le chef le
pluÆ influent de la partie méridionale de la baie des
lies ; la mort le surprit comme il revenait d’une expédition
vers les bords du Shouraki, où son frère Touai
l’avait accompagné ■. Dans la même expédition périt
aussi Kaïpo , leur oncle , qui n’était qu’un jeune
homme quand Cook parut à la baie des Ile s, et qui
était devenu un beau vieillard et un guerrier célèbre 2.
Ce Kaïpo était probablement fds du chef Malou qui
commandait à Motou-Doua , et qui périt sous les
coups des compagnons de Marion ; car Touai me répétait
souvent que Malou était son grand-père.
Pomare, dont le véritable nom était Wetoï, également
oncle de Touai, chef de Mata-Ouwi, et guerrier
audacieux et intrépide, poursuivit ses exploits vers le
Sud à la tête de cent trente guerriers d’élite. Il s’avança,
dit-on , jusqu’au détroit de Cook, et revint en
faisant le tour de la Nouvelle-Zélande, saccageant et
détruisant tout sur son passage 3. Cette étonnante
expédition éleva son nom au plus haut degré de gloire
parmi ses compatriotes.
Touai succède à son frère Koro-Koro , et prend le
commandement de la tribu de Paroa. M. H. Williams
fonde un établissement à Pahia sous la protection da
chef Tekoke.
Au mois d’avril 1824, la corvette française ù? Ca-
quille paraît à la baie des Ile s, amenant de Port-
Jackson M. Clarke et sa famille, Taï-Wanga parent
de Shongui, et un homme du peuple nommé Pahi. La
bonne intelligence ne cesse de régner entre les Français
et les Zélandais. Touai passe la plus grande partie
de son temps à bord de la Coquille et me donne
une foule de détails curieux. Nous recevons la visite
de Shongui, et quelques officiers vont visiter sa tribu,
mais ils n ’ont guère à se louer de la conduite et des
procédés de son peuple.
A cette époque, M. Kendall, détaché de la société,
vivait à Mata-Ouwi sous la protection de Pomare , et
s’occupait à recueillir des matériaux intéressans sui'
les moeurs et surtout sur la langue des naturels.
Six mois après le dépait de la Coquille, le 17 octobre
1824, Touai périt de misère et de maladie ', èt
Touao, son cousin, lui succéda. Mais sa tribu, depuis
long-temps un objet de jalousie pour les peuples de
Kidi-Kidi, perd toute son influence. Dès l’année suivante
, les Ngapouïs, joints aux guerriers de Waï-
Mate, tombent sur le pâ de Kahou-Wera, ravagent
ses habitans et les obligent à se disperser, en abandonnant
leur fort si long-temps respecté sous les lois
de Koro-Koro 2.
Le 24 janvier 1825 fut lancé le schooner le Herald,
de soixante tonneaux, construit par les missionnaires
de Pahia 3. Ce petil navire qui avait de bonnes qualités
se perdit à l’entrée du Shouki-Anga, le 6 mai 1828.
ï Missionnary Register, d’U rv ., III, p. 487. — 2 D’Utville, I I , p. 204*
— 3 Missionnarj Register, d’U rv ., I l l , p. 497*