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388 VOYAGE
plus perçans, et toutes les parties de leur corps sont
beaucoup plus velues <.
Les assertions de Touai et de quelques autres naturels
m’avaient porté à croire, en 1 8 2 4 , que la variété
de couleur foncée était plus répandue dans les contrées
méridionales, tandis que les individus d’un teint
plus clair étaient plutôt affectés à la partie nord d’Ika-
Na-Mawi. Le voyage Aç, l’Astrolabe m’a prouvé que
j ’étais dans l’erreur ; nous avons trouvé sur les bords
de la baie Tasman, par 4 1 ° lat. S., des naturels tout
aussi blancs, tout aussi bien faits qu’à la baie des Iles.
Les babitans de Houa-Houa ne le cédaient non plus
en aucune manière, sous les rapports physiques, à
ceux des contrées plus septentrionales.
Loin de partager l’opinion de Crozet 2 touchant l’origine
de ces deux races, je crois au contraire que la
race des individus plus foncés en couleur est celle
des véritables aborigènes (AvroxSoveç) du pays, de
ceux au moins qui y ont paru les premiers. Les blancs
sont de la race des conquérans, et sont arrivés beaucoup
plus tard dans ces contrées. Cette opinion, du
reste, se rattache à un système particulier sur la population
des iles de l’Océanie, que je compte développer
plus amplement lorsque je m’occuperai de ce sujet
à la suite du voyage proprement dit 3 .
Du mélange continuel de ces deux races, on sent
bien qu’il a dù résulter une foule de nuances diverses
> WVrville, I I , p, 2 5 , 26. S a lm o n , d’ü rv ., I I , p. aSo. Revue Britannique,
d’U rv ., III, p. ,2 2 . — 3 Crozet, d’U r v ., I I I , p. 52 . — 3 l'o je z la
note à la fin du volume.
D E L ’ASTROLABE. 389
dans la constitution, le teint et les caractères physiques
des habitans de la Nouvelle-Zélande. Ce sera
une de ces nuances , sans doute celle qui participait
à peu près également des deux races primitives, que
Crozet crut devoir signaler comme une troisième espèce
d’hommes vraiment distincte, d’autant plus qu’il
nous a semblé exagérer les caractères des races blanche
et noire.
Du reste, nous convenons avec ce navigateur que conformation
tous ces insulaires sont généralement beaux, bien pris g“ ™’“-
dans leur taille, doués par la nature de membres
vigoureux et bien proportionnés. Tous ont les dents
superbes, les mains fortes, la voix haute, et le ventre
peu proéminent '.
Le caractère de leur figure est presque aussi varié
que celui des Européens, et comme l’observe M. Quoy,
nous nous plaisions, à bord de l’Astrolabe , à leur
trouver des ressemblances avec les grands hommes de
l’antiquité. Plusieurs, comme le dit M. Sainson, présentent
ce type de figure qu’on remarque si communément
dans la race juive 2 -, peut-être aussi leur manière
de disposer la barbe contribue-t-elle à leur donner
cette ressemblance.
Il n’est pas douteux que la coutume qu’ont prise
I Crozet, d’Urv., III, p. 52. Cook, prem. Voy., III, p. 261. Deux.
Voy., III, p. 365. Trois. Voy., I, p. 196, 197. D’Urville, III, p. 18.
Savage, p. 16. Nicholas, d’Urv., III, p. 585, 5g5 , 6i3. Cruise, p. 7.
D’ürville, III, p. 657. Gaimard, d’Urv., II, p. 275. Quoy, d’Urv., II,
p. 283. Revue Britannique, d’Urv., III, p. 722. — 2 Sainson, d’Urv., II,
p. 25 o.
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