et publia une relation de son séjour à la Nouvelle-Zélande,
qui nest pas sans intérêt sous quelques rapports
I.
Tandis que M. Marsden se trouvait à bord du Coromandel,
dans la baie Shouraki, il eut l’occasion de réconcilier
deux chefs puissans de cette contrée, Inaki
et Tepouhi, qui s’étaient déclaré la guerre, et qui paraissaient
fort irrités l’un contre l’autre 2. ]1 apaisa
également la fureur de l’Ariki contre Mapa, et termina
leurs différends à l’amiable 3.
Parmi les chefs de ia baie des Iles, Shongui s’était
élevé au premier rang par sa réputation de bravoure
et ses succès dans les combats, par son influence smses
compatriotes et par ses possessions considérables.
La plupart des chefs du cap Nord et de la baie Shouraki,
qui avaient osé lui tenir tète, avaient payé cher
leur témérité, et plusieurs tribus avaient été complètement
exterminées par les guerriers de cet heureux
rangatira. Seul, sur la cote occidentale, Moudi-
Panga, chef de Kaï-Para, avait pu lui résister avec
succès, et quelquefois il avait humilié l’orgueil de
Shongui. Dans une affaire sanglante qui avait eu lieu
peu de temps avant le désastre du Boyd, en 1808,
Shongui fut blessé, deux de ses frères 4 périrent ainsi
que la plupart des officiers et des guerriers, et le reste
de 1 armée ne put trouver son salut que dans la fuite 5.
. Ma rsd en , d ’ü l - v . , I I I . p , 4 0 1 e t s u i v . _ 2 U a r s d e n , d ' D r v . , I I I ,
p . 43a . — 3 M a rsd en , d ' U r v . , I I I , p . 4 3 4 . — 4 Cruise, p . 1 2 9 . _
5 M a r s d e n , d ’Ü r v . , I I I , p . 4 36.
Long-temps après cette affaire , les chefs de la baie
des Iles réunirent leurs forces et marchèrent de nouveau
contre Moudi-Panga, pleins de confiance en
leurs armes à feu. Mais, par un stratagème habile,
Moudi-Panga rendit presque nul l’effet de ces armes,
et tomba sur ses ennemis qu’il tailla en pièces. De
près de mille hommes qui étaient partis pour cette expédition
de la baie des Ile s, il n’en échappa qu’une
quinzaine , le reste ayant été massacré ou fait prisonnier.
Il paraît què Shongui ne se trouva point à ce funeste
combat k
Malgré ses défaites , Shongui ne renonça point à
l’espoir de tirer une vengeance éclatante de Moudi-
Panga , et il s’occupa sans relâche d’augmenter le
nombre des armes à feu dont sa tribu était déjà pourvue.
Ce motif l’engagea à se maintenir constamment
en bonne intelligence avec les capilaines des navires
baleiniers qui venaient mouiller à la baie des Iles. Ce
fut encore le même motif qui le détermina à accueillir
favorablement les missionnaires sur son territoire,
pour réparer et tenir toujours en état ses armes à
feu, car il était du reste parfaitement indifférent aux
avantages de la civilisation, et il se moquait des exhortations
religieuses de ses hôtes 2.
Pour arriver plus promptement à ses fins, Shongui
jugea qu’un voyage en Angleterre lui serait fort utile.
En conséquence, au mois de mars 1820 , malgré les
représentations de ses parens et de tous les hommes
> M a rsd en , d ’U r v . , I I I , p . 436. — a lUn h erfo rd , d ’U r v . , I I I , p . 756.