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race q u itte r peu à peu son type p rim itif et recevoir une foule
de nuances diverses. Il p a ra ît qu’à la Nouvelle-Calédonie où la
n a tu re du sol se rapproche de celle de l’Australie , malgré la
proximité de cette te rre avec celles de T an n a el d’E rromango,
le caractère mélanésien a subi des modifications peu sensibles.
Aussi L abillardière avait naturellement rapproché les Nou-
veaux-Calédoniens des Tasmaniens
Nous devons a jo u te r q u ’à notre avis la race mélanésienne
d u t occuper dans le principe la p lu p a rt des îles de FOcéanie.
On observe encore au jo u rd ’h u i à T a ïti, dans les basses classes,
des individus qui , p our la c o u le u r , les formes et les tra its du
visage , se rap p ro c h en t beaucoup du type mélanésien. Cook
trouva même à T a ïti une tradition qui constatait q u ’une trib u
entière de noirs très-féroees vivait encore dans les montagnes
de l’île, peu de temps avant son arrivée. C’était p ro b ab lem en t
les tristes débris des primitifs possesseurs du sol, et les hommes
du p euple dont nous venons de p a rle r sont des métis issus du
mélange des vaincus avec la race des conquérans.
Les habitans de plusieurs des îles Pomolou ne paraissent être
q u ’une race mixte due à un semblable mélange.
A la Nouvelle-Zélande , il existe une quantité d’insulaires
do n t les tr a its , la couleur et la stature se ra p p o rte n t p a rfa ite ment
au caractère des Mélanésiens de la Nouvelle-Calédonie
et des Nouvelles-Hébrides.
Dans la Mic ronésie, on retrouve également des tracc.s de
cette fusion des deux races, su rto u t dans les îles les plus orien ta
le s , dont les babitans paraissent quelquefois apparten ir presque
au tan t à l’une des races q u ’à l’autre.
A Ualan, comme a T a ïti, les bommes des dernières castes,
savoir les neas et lo i.pennmdi, étaient bien inférieurs à ceux
des hautes classes, et quelques individus se rap p ro c h a ien t du
type mélanésien.
Dès la découverte des Carolines , le père Cantova raconte
qn on tro u v a it à Hogolcu et à lo u la i quelques noirs et beaucoup
de mulâtres.
Le capitaine Lutke, de la marine russe, vient de trouver, au
milieu même des Carolines, une île haute , l’île P o u n ip e t, entièrement
habitée p a r de.s hommes noirs.
Enfin il est au jo u rd ’hui presque avéré que les A lfourous de
T im o r , de Céram et B o u ro ii, les Negritos del monte ou A e ta s
de Mindanao, le s/m /fo r d e sP b iI ip p in e s,le sF ÿ -o /o to de L u çon ,
les N e g n llo s de Bornéo, les noirs de Eormose, des Andamans[
de S um a tra , de Malaeca et ceux de la Cocbincbine , nommé!
Moys ou Kemoys, ap p a rtien n en t à celte même race primitive de
Mélanésiens qui d u ren t être les premiers occupans de l’Océanie.
Ils y vécurent en petites trib u s et dans u n état très-voisin de
celui de n a tu re , ju sq u ’à l’époque où ces îles furen t envahies
p a r de nouveaux peuples également arrivés de l’o c c id e n t, et
ap p a rten an t à la race jaune ou cuivrée. La première ir ru p tio n ,
q u i fu t sans doute considérable , d o nna lieu aux colonies p o lynésiennes
su r tou te l’étendue des îles les plus reculées vers
l’est. Des migrations postérieures et probablement partielles
p eu p lè ren t successivement les îles de la Micronésie.
Nous n ’hésitons pas à croire que les Polynésiens sont a rrivés
de l’occident et même de l’Asie ; mais nous ne croyons poin t
q u ’ils soient des descendans dès Hindoux actuels. Ils o n t eu
prob ab lemen t une origine commune avec eux , mais les deux
n ations étaient déjà séparées depuis lo n g -temp s , quan d une
d’elles alla p eu p le r FOcéanie.
Il en est de même des conséquences que divers voyageurs
o n t tirées des rap p o rts observés entre les Polynésiens et les
Malais. Sans aucun doute ces deux nations o n t eu jadis des
relations ensemble, de longues recherches nous o n t fait d é co
u v rir environ soixante mots qui sont évidemment communs
entre les deux la n g u e s , et c’en est assez p o u r attester d’anciennes
communications. Mais il y a trop de différence dans les
rapports phy.siqucs p o u r q u ’on puisse supposer que les P o ly nésiens
ne soient q u ’une colonie malaise.
Lcs hommes qui m’o n t paru avoir le plus de rapports avec
la race polynésienne ont été, dans la Malaisie, les babitans do
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