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 230 VOYAGE 
 1827. 
 Mars. 
 pour le  cap Reinga,  que là elle fut arrêtée par le vaï-  
 doua  d’une  jeune  fille  de  sa  tribu  morte  quelque  
 temps  auparavant.  Celle-ci  lui avait déclaré qu’il avait  
 encore  vingt-quatre  heures  à  passer parmi les  siens,  
 puis  qu’alors  elle  le  recevrait  et  le  conduirait  elle-  
 même  dans le Pô-nouï. En  effet  il  mourut  le  surlendemain. 
  — Les  corps  des  morts  sont  placés  debout  
 dans  des  coffres  de  bois hermétiquement  fermés,  et  
 restent  en cet état le  temps  nécessaire pour opérer la  
 décomposition  complète  des  chairs ;  puis  les os  sont  
 retirés avec les cérémonies requises et déposés dans le  
 tombeau de  la famille. 
 Suivant ce missionnaire,  pour les mariages l’homme  
 n’a pas besoin du consentement de la femme. Celui du  
 père ou des frères suffit; alors la fille peut être enlevée  
 de vive force par son amant, ce qui ne s’accorde guère  
 avec le récit galant que m’avait fait Touaï, et l’affection  
 sincère  qui  règne  souvent  entre  les  époux.  Au  moment  
 du mariage,  comme à celui de la mort (toujours  
 selon M. Williams), les voisins accourent pour ravager  
 et piller  les  propriétés  du  mari  ou  du  défunt.  Sans  
 doute cela est arrivé dans une foule de cas,  et surtout  
 dans  les  mariages  où  les convenances paraissent  violées  
 ;  mais je ne  crois  pas  que  ce  soit  une  coutume  
 invariable. 
 Quoique traitées en généralavecunegranderigueur,  
 il  se  trouve  cependant  des  femmes  qui  se  concilient  
 toute f  affection  de  leurs  époux,  et  obtiennent même  
 un grand empire sur leur esprit. Ainsi Étoudi,  femme  
 de  Shongui,  qui  est  morte  dernièrement,  quoique 
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 aveugle et déjà d’un certain âge,  avait captivé toute la  
 confiance de ce farouche guerrier.  Elle l’accompagnait  
 constamment  aux combats,  y prenait  part et  influait  
 souvent sur les délibérations  publiques.  Les missionnaires  
 s’accordent à convenir qu’Etoudi était une femme  
 de beaucoup de tête et de jugement. 
 Les Nouveaux-Zélandais ont une espèce de baptême  
 pour imposer un nom au nouveau-né,  et M. Williams  
 conjecture qu’ils ont en outre quelque  idée de circoncision. 
 Ce  missionnaire  porte  à  cinq  cent  mille  ames  le  
 nombre  des habitans  de  l’île  Ika-Na-Mawi;  il  estime  
 iqu’un dixième  seulement des  terres qui composent  sa  
 superficie  serait  susceptible  d’être  labouré. — Quoique  
 la fougère  occupe la plus  grande partie des  hauteurs  
 qui ne sont pas boisées, il est cependant des lieux  
 dans  l’intérieur où le  phormium  croît  en  abondance.  
 — Ces îles  ne  nourrissent  ni  serpens  ni  insectes  venimeux  
 ,  seulement quelques  lézards  assez gros. On  
 n’y trouve non plus,  ajoute-t-il, ni coquilles terrestres  
 ni  poissons  d’eau  douce,  ce  qui  est  difficile  à  croire  
 quand  on  songe  aux  vastes  lacs  de  Maupere  et  de  
 Roto-Doua. — Il y a  seize à  dix-sept milles  de Kidi-  
 Kidi  à Waï-Mate,  et seize à  dix-huit milles de Kawa-  
 Kawa à Tae-Ame. — Ce dernier district est fort peuplé, 
   et riche en terres labourables ; Temarangai est un  
 de  ses  principaux  rangatiras. —  De  petits bâtimens  
 pourraient  remonter  assez  avant  dans  la  rivière  de  
 Kawa-Kawa. — Cette désignation lui vient de l’arbrisseau  
 de  ce nom,  espèce de poivre,  qui croît en  abon- 
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