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Au moment d’en venir aux mains, eomme prélude
indispensable du combat les guerriers exécutent
leur chant de guerre, et ils s’accompagnent de c ris,
de gestes et de grimaces plus horribles les unes que
les autres 2. Surtout, il leur arrive souvent de faire
sortir leur langue de leur bouche d’une manière extraordinaire
, et de relever leurs paupières au point de
montrer tout le blanc de l’oeil qui forme alors un cercle
tout autour de l’iris 3. Cette attitude de la figure
humaine est, suivant eux, l’emblème de la gloire,
oadou; aussi c’est celle qu’ils donnent habituellement
à leurs figures sculptées 4.
Le plus souvent ils n’accordent point de merci aux
hommes qui tombent entre leiu s mains au milieu du
combats, surtout si ce sont des chefs de quelque distinction.
Alors ces malheureux sont presque toujours
assommés et dévorés sur le champ de bataille. Les
femmes et les enfans sont réduits en esclavage, et
emmenés par les vainqueurs en guise de butin 6.
Quand Shongui s’empara du pâ des Nga-te-po, à
Wangaroa, il n’épargna aucun des habitans, et les
esclaves seuls eurent la vie sauve 7.
Ces hommes sont tellement convaincus que le soi t
des prisonniers qui tombent entre leurs mains dé-
■ Cook, prem. V o y ., II I , p. i 5 o., 2 8 9 .— = Cook, deux. V o y ., V ,
p. 286. Savage, p. 68. Rutherford, d ü r v . , I I I , p. 78 2 , 787. — 3 Cook,
prem. V o y ., I I I , p. 290. Anderson, d Ü r v . , I I I , p. 24. — 4 Cook, deux.
V o y ., I , p. 264. — àCooi-, trois. V o y ., I , p. 17 5 . Nicholas, dÜ r v ., II I ,
p. 6 3 3 . — 6 Reports, dÜ r v ., m, p. 456 . — 7 Missionnarr Register,
d’ü r v ., I I I , p. .iag.
D E L ’ASTROLABE. 421
pend complètement de leur caprice, qu’un jour des
naturels qui venaient d’arrêter un déserteur du Dromedary,
sur la demande du capitaine, en le remettant
aux Anglais, demandèrent à l’officier commandant
s’ils ne pouvaient pas actuellement tuer leur prisonnier
'. 11 est probable qu’ils l’eussent ensuite rôti
et mangé sans scrupule.
Quand la tribu offensée croit avoir tiré une vengeance
suffisante de son ennemi, ses guerriers se
retirent, après avoir partagé entre eux les prisonniers
et le butin qu’ils ont faits dans le cours de la guerre 2.
Souvent les tempêtes dispersent et submergent leurs
frêles pirogues, el le triomphe des vainqueurs est plus
d’une fois troublé par les revers que les élémens leur
suscitent.
Naguère, quand les Zélandais ne combattaient
qu’avec leurs armes nationales , telles que la lance, le
casse-tête, le p a to u , le mere, e tc ., les chances de la
guerre étaient à peu près balancées, et les diverses
tribus avaient alternativement le dessus ou le dessous ;
mais depuis l’introduction des armes à fe u , que le
hasard a fort inégalement réparties parmi eux, les
tribus du nord, beaucoup plus favorisées dans ce partage
, ont un avantage immense sur les peuplades du
Shouraki, et surtout sur cellqs de la baie d’Abondance
et du cap Lst. Chaque année, les premiers
font des incursions chez les malheureux habitans des
contrées du su d , et malgré la résistance que ceux-ci
ï Cruise, p. 342. — 2 Marsden, dÜ rv ., I I I , p. 2 i5 .
A
m .