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deux ou trois milles de large, où des navires comme le
nôtre pourraient sans doute entrer. Nous avons débarqué
près de la pointe du n o rd , et j’ai gravi avec
M. Lottin jusqu’à la cime d’un petit morne qui domine
à la fois le bassin extérieur et le bassin intérieur. De ce
point, ma vue pouvait errer à son gré sur les sommets
ombragés de Tewara, que surmontent des pitons dé-
cbarnés et souvent disposés comme les doigts de la
main, sur les plages basses et sablonneuses qui bordaient
du côté opposé le canal situé à mes pieds, et
surtout sur le vaste et paisible bassin des eaux du
’Wangari, environnées de toutes parts d’une végétation
robuste. De riantes îles s’élèvent à sa surface, et le
cours de la rivière disparaît au travers des montagnes
situées au couchant.
Probablement, comme tous ceux qui ont été reconnus
jusqu’à ce jour dans ces îles, ce fleuve, malgré
l’aspect imposant de son embouchure, n’est qu’une
large crique d’eau salée aboutissant bientôt à un torrent
plus ou moins volumineux, q u i, dans les chaleurs
et à basse mer, n’offre souvent qu’un filet d’eau.
Cette disposition des rivières de la Nouvelle-Zélande,
si conforme en apparence à ce qui a lieu dans la Nouvelle
Hollande, tient pourtant, suivant moi, à une
cause toute différente. A la Nouvelle-Zélande, je l’attribuerais
tout naturellement à l’extrême irrégularité
du sol, à la hauteur des montagnes, et surtout au
peu de largeur des îles dont se compose celte terre et
(¡ni ne permet point aux cours d’eau d’atteindre On
volume considérable avant de s’épancher dans la
mer. H est mutile de prouver que la même raison ne
serait point admissible pour le continent australien.
Tout en admirant la beauté de la scène qui nous
environnait et la vigueur de la végétation, je m’étonnais
du silence qui régnait de tous côtés et de l’absence
de toute créature humaine sur un sol aussi fertile.
Mais je me rappelai les habitudes belliqueuses des
Zélandais et surtout les guerres d’extermination que
les peuples du Nord viennent déclarer chaque année
aux malheureuses tribus de la baie Shouraki. En
effet, en rôdant aux environs, j ’eus bientôt découvert
, au travers des broussailles qui recouvraient le
so l, les débris épars de nombreuses cases. Un village
avait naguère occupé cette éminence, et ses habitans
avaient été détruits ou s’étaient enfuis vers l’intérieur,
afin de se soustraire aux fureurs des tribus de la baie
des Iles, guidées successivement par Koro-Koro,
Pomare, Shongui, etc.
Ic i, malgré la circonstance la plus favorable aux
recherches entomologiques, un soleil piquant après
une' longue pluie, j ’eus occasion de remarquer de
nouveau la disette singulière de diverses espèces d’insectes
sur le sol de la Nouvelle-Zélande. Point de coléoptères
, ni de lépidoptères, seulement quelques
orthoptères, hémiptères et diptères, comme locustes,
criquets, punaises et mouches, etc. Les oiseaux
étaient plus nombreux, mais très-farouches. D’excellentes
huîtres recouvraient les rochers, et de
larges fucacées tapissaient les intervalles que ceux-ci
laissaient entre eux au fond de la mer près du rivage.
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