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 des  temps  jAodernes,  les  futurs  académiciens  de  la  
 Nouvelle-Zélande  ne  manqueraient pas de  révoquer  
 en  doute  ou  du  moins  de  discuter  péniblement  les  
 narrations  des  premiers  navigateurs,  quand  ils  les  
 verraient  parler  des  déserts,  des  sauvages  de  leur  
 patrie,  et  surtout  de  l’absence  complète  de  tous  les  
 animaux utiles k l’homme sur cette grande terre. 
 Au-delà de la chaîne  qui borde  cette  partie de côte,  
 à douze milles dans l’intérieur  environ,  et géant véritable  
 au milieu des montagnes  secondaires  qui l’environnent, 
  s’élève le mont Ikou-Rangui dont 1 a cime élancée  
 domine toute cette partie de  la Nouvelle-Zélande.  
 Nous avons continué de  le voir durant plusieurs jours  
 et de  tous  les côtés du cap Est.  Une fois nous l’avons  
 visiblement distingué à plus de vingt lieues de distance,  
 et c’est une excellente reconnaissance pour cette partie  
 de  la côte.  Malgré  son  élévation  qui  doit  être prodigieuse  
 ,  il ne nous a point offert de neige,  ce qui tient  
 sans doute à son isolement. 
 En se  rapprochant  du  cap  E s t,  la  côte  est bordée  
 par une belle plage de sable; mais cet espace doit être  
 peu habité,  car nonobstant un  beau temps ,  une mer  
 parfaitement  calme  et  notre  proximité  de  la  te rre,  
 nous  ne  distinguâmes  aucune  pirogue  à  flot.  A trois  
 heures et quart,  nous fîmes une station, par vingt-six  
 brasses,  sable vasard,  à une lieue au sud  de  l’île Est  
 dont le vrai nom  est Hoiiana-Hokeno.  Distante  d’un  
 mille au plus du cap,  ce n’est qu’une masse arrondie,  
 de peu d’étendue, escarpée de tous côtés et qui semble 
 se  l'éunir  au cap par une  chaîne  de brisans  en  partie  
 submergés,  de sorte que le passage entre  les deux ne  
 doit pas être praticable.  Le  cap  lui-même n’est qu’un  
 morne  en  forme  de  cône  écrasé,  de  cinquante  à  
 soixante toises d’élévation,  qui ne tient au reste de la  
 grande terre  que par  une langue  plus basse,  de  sorte  
 qu’on le prendrait aussi pour une île à une certaine distance. 
  Du re ste , à droite et à gauche le sol est couvert  
 d’arbres et annonce une belle végétation. 
 A  peine  eûmes-nous  doublé le cap que la mer, jusqu’alors  
 parfaitement  calme,  parut  agitée  par  une  
 houle  d’O.  assez  forte  et  suffisante  pour  détruire en  
 grande partie le  peu de vitesse que nous  eussions  pu  
 recevoir  d’une  faible  brise  d’O.  qui  continua  de  se  
 faire sentir toute  la  nuit.  Au  coucher  du  soleil,  les  
 terres  furent  enveloppées  d’une  brume  épaisse  qui  
 fut de peu de durée.  La  sonde  rapporta à dix heures  
 du soir quatre-vingts brasses ,  fond de vase,  puis elle  
 cessa  de trouvei' le fond. 
 Toute la journée,  de  faibles risées mêlées de calme  
 et  accompagnées d’un  temps charmant nous retinrent  
 à dix  ou douze milles au  nord  du  cap E s t,  sans qu’il  
 nous  fût  possible  de  nous  rapprocher  de  terre.  A  
 midi,  nous  commençâmes à distinguer deux  grandes  
 pirogues qui se dirigeaient vers n o u s, et à deux heures  
 l’une  d’elles  montée  par  vingt-un  naturels  arriva  
 près  du  bord.  Tous  ces  sauvages,  exténués  par  la  
 longue  course  qu’ils venaient de faire,  étaient  en général  
 laids,  noirs ,  et l’eau  de  mer qui  les avait souvent  
 baignés en  entier,  avait,  en  s’évaporant,  déposé 
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