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1847.
Février.
de phormium. Eu général, celte partie de la baie Shouraki
ne vautnnllement, pour le coup-d’oeil et la fertilité
apparente du sol, les rives du canal de f Astrolabe.
A six heures vingt minutes, le vent ayant passé au
N. N. E., et le courant reportant vers le fond de la
baie, nous mouillâmes par quinze brasses vase, à
deux milles de la terre. Toute la journée nous ne remarquâmes
qu’un grand feu sur la côte Shouraki, et
aucune pirogue ne se dirigea vers nous, ce qui nous
prouva que la tribu qui habite ce district devait être
pauvre et peu nombreuse.
Il souffla toute la nuit un vent d’E. assez frais dont
nous profitâmes dès cinq heures vingt minutes du
matin pour continuer notre route en suivant la côte à
deux ou trois milles de distance, de manière à en saisir
tous les détails. A midi, nous faisions une station par
le jiarallèle de la plus septentrionale des îles de l’Est
de Cook, îles Waï-Hao, Waï-Mate, Tapa-Roa et
Motou-Kawao en langue du pays. Ces îles doivent
offrir d’excellens mouillages , ainsi que divers enfon-
cemens assez marqués le long de la côte. Celle-ci
s’élève partout et rapidement en montagnes escarpées
et couvertes d’arbres. Le sommet Moe-Hao qui domine
le cap du même nom (cap Colville de Cook) est
surtout remarquable par son élévation. Tout ce terrain
nous sembla inhabité, et nous ne vîmes point
d’autre feu que celui dont j ’ai déjà parlé.
Nous avions un temps charmant et une mer très-
douce , mais la brise qui était faible ne nous permit
d’avancer que lentement. Toutefois, nous réussîmes
à nous élever au nord du canal formé par le cap Moe-
Hao et l’île Otea ; nous passâmes à cinq milles de l’îlot
de la passe, et à six heures du soir nous étions parvenus
presque à mi-chenal entre Shoutourou et Otea.
Le calme nous surprit dans cette position, et nous
fûmes obligés de passer la nuit entière à veiller ces
deux terres, et à faire tous nos efforts pour éviter de
tomber sur l’une ou sur l’autre.
Toutes les fois que nous restons en calme, l’équipage
prend aussitôt à la ligne une quantité étonnante
de beaux poissons appartenant à l’espèce dorade unicolore,
et qui sont un mets délicieux. C’est le même
poisson que Cook nomma brème de mer; il paraît être
prodigieusement abondant en ces parages. Lors de
notre mouillage devant la rivière Mogoïa, les naturels
de Tamaki en chargèrent leurs pirogues dans l’espace
de quelques heures. Aujourd’hui l’équipage en eut
bientôt pris par centaines, et il y en eut assez pour
que chaque plat pût en saler une ample provision.
A deux heures après minuit, nous reconnûmes que
le courant nous avait beaucoup rapprochés de la côte
de Shoutourou, puis il nous reporta vers le détroit de
Moe-Hao. Au jour, le calme persista, et force nous
fut de rester encore dans la même position. Le canal
qui sépare les deux îles de Shoutourou et d’Otea a
sept à huit milles de largeur, et paraît fort sain, avec
un fond l'égulier de trente brasses.
Shoutourou s’élève rapidement de tous côtés en
un mont conique d’une hauteur très-considérable, et
de manière à être vu facilement de toutes les parties
1847.
Mars.
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