en sorte d’en rendre fidèlement le sens en français ;
(¡5 tnlui to r nu lu te ttou mntnngnt
3 unourt mai ni lioinjn ïiou nugn,
3ni vnron itei ki te pouke ki etc nfou,
(Ê tntn te niiomtgn te tni ki n taioen,
tii n kûc, c tnoua, kn loiouri, ki te touçin.
Itnu i 0 mni e knljou, e toutiki,
(Ê tnkooec e o mo tokou nci tniigui,
üîn tni ki rcivn, nkou rniigui nutnki.
Le fort et irrésistible vent qui souffle du no rd orageux a
fait une impression si profonde sur mon e s p rit, en pensant à
t o i , d T a o u a , que j’ai gravi la montagne ju sq u ’au sommet le
plus élevé p o u r être témoin de ton départ. Les vagues ro u lantes
vo n t presque aussi loin que Stivers T u es entraîné
vers l’e s t , loin au large. T u m’as donné une natte p o u r la
p o rte r p a r amour p o u r to i , et ce souvenir de ta p a rt me ren dra
beurcux q u and je la nouerai sur mes épaules. Quand tu
seras arrivé au p o rt où tu veux a lle r, mes affections y .seront
avec toi.
.le regrette vivement de n’avoir pu me procurer la
traduction du fameux hymne Pihe, qui s’exécute dans
toutes les occasions solennelles, surtout au commencement
du combat, avant le sacrifice et dans toutes
les cérémonies funéraires 2.
M. Nicholas cite aussi quelques exemples fort curieux
de leurs chants, comme ceux où l’on dépeint
ï C’est un homme q u i, dit-on, a visité la baie des Iles avant le capitaine
Cook. Tout me porte à croire que par ce nom ils veulent désigner Survillc.
— 2 D’Urville, I II, p. 687 et suiv.
les ravages d’une tempête parmi les plantations de
patates, la mort d’un naturel surpris par son ennemi,
etc. '. Ce même voyageur a remarqué aussi
que dans les pirogues les naturels règlent le mouvement
de leurs pagaies sur un chant dont les paroles
sont : ®al)i 1)11 |3al)t l)ta, l)ia Ija, rtoki, rtoki, paroles
qu’ils modulent de toutes sortes de façons 2.
Les chants de ces naturels sont presque toujours
accompagnés de danses dont les temps et les figures
se marient avec la précision la plus rigoureuse au
rythme et aux paroles du chant. Ces danses sont
toujours caractéristiques, e t, pour les exécuter, les
naturels se rangent sur une ou deux files. L’un d’eux,
placé à l’é c a rt, entonne le chant d’un ton d’abord modéré;
alors les danseurs s’agitent peu a peu, leur
corps se penche en arrière, leur tête acquiert par degrés
des mouvemens si vifs, si brusques, qu’on les
croirait convulsifs; les yeux roulent d’une manière
affreuse dans leurs orbites, la langue sort de la bouche
d’une longueur démesurée ; enfin à certains passages
, et sans jamais changer de place, les danseurs
frappent du pied la terre si lourdement qu’elle résonne
au loin sous leurs pas 3. Quand une douzaine de
ces insulaires dansaient à b o rd , on aurait cru que le
pont allait s’enfoncer sous leurs pieds 4.
On ne saurait trop admirer l’ensemble, l’harmonie
I Nicholas, d ü r v - , III, p. 5 8 4 - — 2 Nicholas, I, p. 248. Cruise, dÜ r v .,
I l l , p. 669. — 3 Cook, deux. V o y ., I , p. 25 7. Cruise, p. 3 i . Sainson,
d’ü r v . , I I , p. 2 5 2 . Quoy, d’Urv., I I , p. 286. — 4 Crozel, d’Urv., III,
p. 54.
D ü i i s c .