Cases.
Pour les esclaves qui ont été libres , le plus grand
mallieur de leur état doit consister dans le souvenir
de leur ancienne dignité et dans le sentiment de leur
burnilialion actuelle. Pour ceux qui sont nés dans l’esclavage
, le premier de ces tourmens n’existe point,
par conséquent l’autre est à peine sensible; aussi semblent
ils en général fort indifférons sur leur situation.
Pour les uns et les au tres, il est pourtant une conséquence
terrible de leur condition, c’est d’être à chaque
instant exposés à être sacrifiés aux obsèques des
principaux chefs de la tribu en général et de leurs
maîtres en particulier '. Nous reviendrons plus tard
sur ce chapitre.
IX;
HABITATIONS.
Les habitans de la Nouvelle-Zélande, si actifs , si
industrieux à d’autres égards, sous le rapport de l’architecture
étaient restés bien au-dessous des peuples
de Taïti, de Tonga et même de Havraii. Les maisons
des rangatiras des dernières classes et des hommes
du peuple ont rarement plus de sept ou huit pieds de
long sur cinq ou six de large, et quatre ou cinq de
hauteur. Celle qu’habitait Koro-Koro dans le pâ de
Kahou-Wera n’était pas plus spacieuse 2. Une personne
ne saurait se tenir debout dans ces cabanes.
Elles sont construites avec des pieux rapprochés les
uns des autres et entrelacés de branches plus minces ;
ces treillis sont en outre recouverts extérieurement et
intérieurement de tapis épais en forme de paillassons
fabriqués avec diverses plantes marécageuses , et notamment
avec les feuilles longues et flexibles du typha;
une pièce de bois plus forte forme le faîte du toit
qui est composé des mêmes matériaux que les parois,
et qui imite assez bien celui des chaumières de paysans
en Normandie ou en Bretagne, à cela près que le dos
en est plus arrondi.
Les cases des chefs sont plus grandes , elles atteignent
quelquefois de quinze à dix-huit pieds de long
sur huit ou dix de large, et six de hauteur '. Alors, à
l’intérieur, des piliers soutiennent le*toit, et la charpente
de la maison, dont la coupe horizontale est un
rectangle régulier, se compose de pièces de bois écar-
ries, artistement assemblées à tenons et à mortaises ,
et chevillées. A l’une des extrémités existe en guise de
porte une ouverture qui n’a pas plus de trois pieds de
hauteur sur deux de large, et qui se ferme par un battant
à bascule ; ce battant consiste en une planche ou
une natte épaisse de la même dimension que l’ouverture.
A côté et un peu plus haut que la porte, est percée
la fenêtre qui a deux pieds en carré et qui ferme
également par un treillis de jonc 2.
I Cook, prem. V o y ., I I I , p. 276. Nicholas, d ü r v . , I I I , p- D’Urville,
I I , p. 2 3 5 . — 2 Cook, prem. V o y ., I I I , p. 276. Trois. V o y ., I ,
p. 19 9. Crozet, d ü r v . , I I I , p. 5 8 . Savage, d Ü r v ., I I I , p. 783. Cruise,
d ü r v . , I I I , p. 6 3 8. Blosseville, d ü r v . , I I I , p. 6 9 7. Revue Britannique,
d’U rv ., III, p. 714. *