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Le mobilier de ces maisons se borne à quelques
instrumens grossiers en pierre ou en os , à des corbeilles
pour les provisions ' ; à des courges pour contenir
l’eau douce, et à des nattes en phormium ou en
jonc; ces dernières sont suspendues aux parois 2. Les
objets plus minces, comme hameçons, aiguilles, poinçons,
etc., sont contenus dans de petits coffrets taillés
dans un bloc de bois massif, souvent ingénieusement
travaillés, en forme de pirogues et ornés de bas-
reliefs. Les maillets à battre la fougère restent d’ordinaire
sous le vestibule 3.
Les chefs d’un rang élevé, quand ils ont une nombreuse
famille, possèdent plusieurs cases enfermées
d’une seule palissade ; ces palissades, destinées à abriter
les maisons contre le vent et la pluie, ont quelquefois
douze ou quinze pieds de haut, el sont garnies
d’épais paillassons en feuilles de typha 4.
D E L ’A STROLABE. 4 6 1
Sans contredit, c’est pour la construction des magasins
publics, surtout pour ceux qui sont destinés à
contenir leur substance favorite, les koumara, que
ces peuples réservent toute leur habileté ■. Ces édifices
atteignent quelquefois de vingt-quatre à trente pieds
de longueur, sur douze ou quinze de largeur, et dix
ou douze de hauteur. Cruise nous dépeint un de ces
magasins, à Waï-Kadi, comme élevé de quatre pieds
au-dessus du sol, environné dans tout son pourtour
d’une galerie ornée d’une foule de bas-reliefs bien exécutés
, et il ajoute que pour le construire on avait fait
venir l’architecte des bords du Shouraki 2. Les magasins
de koumara que j ’observai en 1827 à Kawa-
Kawa fixèrent toute mon attention par leur propreté
et l’élégance de leur construction 3. Il est vrai que les
insulaires de Waï-Kadi el de Kawa-Kawa possèdent
aujourd’hui des instrumens en fer qui facilitent beaucoup
l’exécution de ces grands travaux ; mais la description
que fait Crozet de l’état où il trouva leurs magasins
atteste qu’ils y portaient déjà toute leur industrie.
Son récit, en outi’e , démontre de la part de ces
peuples un esprit d’ordre et de prévoyance publique
fort remarquable. « Trois magasins, dit-il, occupaient
l’espace que laissaient entre elles les deux rangées de
maisons dont se composait le village; le premier
renfermait les armes de toute nature. Des provisions
en tout genre , telles que patates, racines de fougère,
Magasins
publics.