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 Février. 
 Malheureusement  il  ne  portait  ni  fruits  ni  fleurs,  
 et  je  n’ai  pu  reconnaître  à  quel  genre  il  appartenait  
 ;  tout ce que je puis dire,  c’est que je  suis disposé  
 à  croire  qu’il  doit  être  voisin  du  Zamia  ou  Seafor-  
 thia de l’Australie.  C’est  le même végétal  sans doute  
 que Cook désigna  sous  le  titre de chou-palmiste,  car  
 il  n’y  a  point  de  véritables  aréquiers  dans  ces  parages. 
 La  latitude  qui  a  résulté  des  observations  de  
 MM. Jacquinot et Lottin s’est trouvée de 38° 22’ 32”S .,  
 ce qui ne diffère que de 8” de celle trouvée par Cook,  
 et la longitude en est de 176° 5’ 36” L. 
 Quoique nous n’ayons pu  tenir en ce mouillage,  je  
 ne l’en regarde pas moins comme fort bon,  tant  qu’il  
 n’y a pas d’apparence de vents du N.  à l’L. Seulement  
 il  faudrait mouiller  à  une  encâblure  on  deux plus  à  
 l’ouest,  vers le fond de la baie.  Ce qui m’en avait empêché  
 fut le double désir d’être plus en appareillage, et  
 en même  temps plus  k portée de secourir  nos  gens  à  
 l’observatoire,  si cela eût été nécessaire 
 Une légère  brise  de  N. O.  régna toute  la nuit,  et  
 nous la  passâmes paisiblement  en  panne,  par trente-  
 cinq brasses,  fond de sable vasard. Dès quatre heures  
 cinquante minutes, j ’expédiai les  deux petites embarcations  
 sous les ordres de MM. Lottin et Dudemaine’^’^,  
 pour  aller mesurer  une  base  dans  la baie  de  Houa-  
 Houa ,  le seul élément qui manquât encore au premier 
 Voyez  notes  8  et  9.  
 ^  Voyez  note  10. 
 de  ces  officiers  pour  en  dresser  le  plan.  Ln même  
 temps,  je  fis  porter  à  terre  onze  des  naturels  dont  
 nous restions  chargés ;  dans ce nombre  se trouvaient  
 Tehi-Nouï  et Koki-Hore  qui  prirent  enfin  congé  de  
 nous,  et à qui je fis  remettre  une  quantité  de poudre  
 double  de  celle  que  je  leur  avais  promise.  En  les  
 voyant partir je fis  des  voeux sincères  pour leur heureux  
 retour  :  s’ils  étaient  destinés  à  revoir  leur  patrie  
 ,  j ’étais  sûr  qu’ils  oublieraient  bientôt  leurs  ennuis  
 à  bord,  et  qu’ils  se  rappelleraient  avec  plaisir  
 les  amitiés  et  les  bons  traitemens  qu’ils  y  avaient  
 éprouvés. 
 Il  ne  resta  plus  sur  le  navire  que  Shaki,  Rau-  
 Tangui et deux autres chefs que j ’étais bien aise de retenir  
 en mon pouvoir jusqu’au retour des deux canots.  
 Sur ces entrefaites ,  un grand nombre de pirogues arrivèrent  
 le long du  b o rd ,  chargées  de provisions,  et  
 les naturels  commercèrent paisiblement  et  avec une  
 grande  bonne  foi.  Il y  eut  beaucoup de cochons,  de  
 pommes de terre et de chanvre de phormium acheté à  
 très-bon compte. Vers onze heures ,  les embarcations  
 rentrèrent  à  bo rd ,  et je me hâtai  de  gagner le  large  
 pour me  débarrasser  des  naturels dont  les  cris  et  le  
 bavardage  avec  les  matelots  commençaient  à  m’excéder. 
   Nous  nous  quittâmes  fort  bons  amis,  quoiqu’ils  
 fussent  très-affligés  de  voir  que je  ne  voulais  
 point retourner à Houa-Houa. 
 J ’ai observé que le  terme de New-Zealanderiyon-  
 veau-Zélandais  en  langue  anglaise)  est déjà  employé  
 dans  ce  district :  seulement  au lieu  de  Nouï-Tireni, 
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