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 Nous  n ’en  avons  encore  vu  q u ’aux Sandwich  ,  mais  faibles  et  
 servant seulement à  l’amusement. 
 Les Z élandais sont bruyans ,  p a rlen t beaucoup  et  comme en  
 se  disputant ;  les  chefs  seuls  sont  graves.  On  p o u rra it même  
 les  distinguer  à  ce  signe.  Ils  aiment la  danse et le  ch an t  q u ’ils  
 exécutent en  choeur avec une précision, et on p eu t dire un agrém 
 e n t,  que nous n ’avons rencontré nulle  p a rt chez ces peuples.  
 Aussitôt  que  le  drame  commence,  to u s ,  hommes,  femmes,  
 enlans,  accourent  se  réu n ir  sur plusieurs  lignes et  l’exécutent  
 avec  un  ensemble admirable ;  toutefois leu r danse  la plus commune  
 se fait avec  des  contorsions  et  des  cris  affreux. Ceux p ré sens, 
   qui  p a r  hasard  n ’y  partic ip en t pas  avec  les  au tre s ,  d an sent  
 seuls  et suivent  la mesure. 
 L eu r  costume  se  compose  de  nattes  de  différentes  espèces  
 q u ’ils  placent  très-bien  ;  ils  en  ont  de  très-épaisses  couvertes  
 de  longs  brins  de p h ormium.  L orsqu’ils  s’accroupissent  sous  
 ce v ê tem en t,  ils  res.semblent  à une  ruche  qui serait surmontée  
 d’une  tête.  Plusieurs  n ouent  leurs  cheveux  derrière  et les  o rn 
 en t de deux plumes noires ;  d’autres les enduisent d’ocre rouge  
 p a r devant. C’est une  toilette de cérémonie qu’ils faisaient avant  
 de  nous  aborder.  Se  couvrir  les  épaules  de  leurs vêtemens est  
 aussi une marque  de respect  qu’ils  pratiquaient.  L eu r  n o u rritu 
 re   est  le  poisson  et la patate  douce.  L ’approche  des  champs  
 est défendue et sa c ré e ,  ou ta b o u é e ,  lorsque la  plante est jeune.  
 Celui qui violerait cette interdiction  co u rra it le risque d’être assommé. 
   Le peuple mange  la  racine  des  fougères  qui  couvrent  
 le p a y s ,  n o u rritu re  de tous  les  in sta n s, mais peu substan tielle ;  
 il  faut  y   join d re   les  cochons  et  les  choux  q u ’ils  doivent  aux’  
 E u ro p é en s,  et sans aucun  doute  à Surville  et  à M a rio n ,  p rin cipalement  
 à ce dernier qui a séjourné lo ng-temps à la baie  des  
 Iles  où  il  a  été  assassiné  bien  malheureusement  et  en  rep ré -  
 saille de  l’abominable  action  qu’avait  commise  quelque  temps  
 auparavant  S u rv illc ,  en  enlevant  un  chef  dont  il  avait  reçu  
 toutes  sortes  de  secours.  Les babitans de  la  baie  des  Iles,  qui  
 paraissent  très-bien  au  fait  de  ce  qui  s’est  passé  ,  ont  assuré 
 M.  d’ü rv ille   que  c’étaient  ceux  de  la  trib u   où  Surville  avait  
 relâché qui étaient venus to u t-à -co u p   fondre  sur M a rio n ,  sans  
 q u ’on p û t les en empêcher ;  ce qui dans le fait para ît très-vraisemblable  
 en voyant les marques d’estime et d’affection que Marion  
 avait re çu e s, jusqu’au  d ernier m om e n t,  de  ceux de la baie  des  
 Iles.  (Voyez  la  relation  de  ces  événeinens.) 
 Si  d’un  côté  les  Européens  o n t  apporté  à  ce  peuple  leurs  
 maladies  et  leurs  armes  destructives;  de  l’a u tre ,  ils  lui  ont  
 laissé  d’utiles p roductions, parmi  lesquelles  la pomme  de  terre  
 tien t le premier  rang.  Son  u tilité  a  été  b ien tô t  appréciée,  car  
 p a rto u t nous  en avons  trouvé  au to u r  des habitations.  I l faut y  
 joindre  les p ê ch e s,  les  o ig n o n s, etc. Le bien  l’em p o rtc -t-il sur  
 le ma l?   Nous  ne  le  pensons  p a s ;  et  tan t  que  la  Nouvelle-Zélande  
 ne sera pas soumise  à  un  ou  deux  chefs ,  ce  q u i,  vu son  
 état  p o litiq u e ,  sera aussi  long  que  difficile,  ses  habitans n ’au ro 
 n t  acquis  qu’une plus grande  facilité  à se détruire. 
 Chaque  jo u r   quelques  chefs  amenaient  à  b o rd   plusieurs  
 femmes  qui servaient à to u t le monde,  sans  jamais  aucun désir  
 de  leu r p a r t, mais toujours  moyennant une  rétrib u tio n  que le  
 chef  se  faisait  rem e ttre ,  lorsque  lui-même  ne  l’attendait  pas  
 à la  porte. Plusieurs personnes re cueillirent des fru its amers de  
 leu r  cohabitation  avec  ces  femmes. 
 L’abandon  de la  baie des Iles p a r une grande partie des naturels  
 nous empêcha  d’y avoir les vivres  sur  lesquels nous  comptions. 
  Nous  n ’y   primes même  pas  le  poisson  que  les  habitans  
 savent  se  pro cu re r. 
 Nous  n ’entrerons  ici  dans  aucun  détail  re la tif  à  l’histoire  
 n a tu re lle ,  cette  partie  devant être traitée ailleurs. 
 {E x tr a it  da  J o u rn a l de M .  Q u o y .)