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VOYAGE
à la langue anglaise en Europe et à quelques langues
orientales, comme le malais.
Il est certain que le malais nous a paru être la langue
la plus rapprochée du nouveau-zélandais , et il
est incontestable que l’une des langues a reçu de l’autre
certains mots par des communications d’une date
déjà bien éloignée. Cependant le nombre des mots vraiment
communs aux deux langues est beaucoup moindre
qu’on ne le pense généralement. Sur plus de
quinze cents mots cités dans la grammaire anglaise de
MM. Kendall et Lee, je n’ai guère pu en trouver plus
de cinquante qui appartinssent réellement au malais :
or c’est à peine un sur trente. Du re s te , lors de la
discussion des langues de l’Océanie, nous reviendrons
plus en détail sur ces rapprochemens. Aujourd’hui
nous allons nous borner à offrir au lecteur un simple
aperçu du génie et des élémens de la langue que parlent
les insulaires de la Nouvelle-Zélande.
Ils ont toutes nos voyelles, quelquefois même ils
prononcent distinclemeni l’a des Français ; pourtant
I’m de la grammaire doit presque toujours avoir le son,
de notre (hH. Les diphtongues sont, aï, eï, oi, a« et vu.
Quant aux consonnes, elles se bornent à d, k, m, n,
p , r, t, et w prononcé à peu près comme dans l’anglais ;
enfin ng gutturale, qui a chez eux le même son que
dans le malais et dans plusieurs langues de l’Orient.
Les mots ont rarement plus de deux syllabes, et se terminent
à très-peu d’exceptions près par des voyelles,
ce qui donne à ce langage une nuance de douceur et de
simplicité qui offre quelque analogie avec l’italien.
Les substantifs sont indéclinables, et, comme dans
la plupart des langues européennes, leurs cas ou rôles
dans le discours sont indiqués par des particules qui
les précèdent, savoir : no au génitif, /v'au datif, eau
vocatif, et f à l’ablatif; nga, devant un substantif, désigne
le pluriel. Les substantifs comme les adjectifs
n admettent point de genres ; généralement ceux-ci se
placent après les noms. Les comparatifs et les superlatifs
se forment encore par des particules placées
devant ou après les adjectifs que l’on veut modifier.
Les pronoms sont assez compliqués , et ceux de la
première personne admettent deux espèces de pluriels
comme deux espèces de duels ; ainsi ahau, moi,
a un premier pluriel tatou , nous tous , en parlant de
toutes sortes de personnes indistinctement, et un second
, matou , quand il s’agit seulement de toutes les
personnes dont je veux parler; il a de même un premier
duel taoua , nous deux, pour moi et la personne
a qui je parle, et maoua, pour moi et la personne dont
je parle. Il en est de même des autres pronoms per-
,sonneIs et de tous les pronoms possessifs.
Le verbe est un mot invariable, et dont les temps
divers ne sont exprimés que par des particules placées
devant ou après la racine constante. Quant aux personnes
, elles sont indiquées par les pronoms personnels
qui suivent toujours le verbe, excepté au futur
où il les précède.
Ainsi pour kaï, manger, on aura ka kaï, l’action
meme de manger ; r kaï ana ra nkt a u , (ra oki n’est
qu’une espèce de complément pour ajouter de la