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 mieux fermé. 
 Nous avons cru voir une île assez étendue, située le  
 long de la côte,  qui aurait échappé aux recherches de  
 Cook, mais qui pourrait bien n’être qu’une presqu’île.  
 Il y  a tout lieu de présumer qu’entre elle  et  la cote il  
 doit y avoir de bons mouillages. 
 Dans le sud-ouest, la baie d’Hawke nous laissait vou-  
 de beaux paysages parsemés de bouquets d’arbres,  et  
 sur ses  bords  de  grands  bassins  d’une  eau  paisible,  
 mais qui n’offriraient peut-être pas assez de fond pour  
 les  navires  d’une  certaine  grandeur,  eu  égard  aux  
 atterrissemens des torrens.  Sur trois  ou quatre plans  
 divers  disposés  en  amphithéâtre  le  sol  s’élève  graduellement  
 jusqu’aux hautes montagnes de l’intérieur,  
 et dans toute la Nouvelle-Zélande cette partie est sans  
 contredit  celle  qui  m’a  offert  l’aspect  le  plus  riche  
 et  le  plus  attrayant.  Ces  contrées  doivent  être  bien  
 peuplées,  ainsi  que  l’annoncent  les  nombreuses  fumées  
 que nous  voyons  s’élever  sur plusieurs points.  
 Plus  au nord  la  côte  se  relève  en  falaises  escarpées  
 dont les  flancs, battus des vents  et sapés par les îlots  
 de la mer,  flattent peu  les  yeux du navigateur,  bien  
 que  le  fond  doive  s’y  mieux  soutenir  qu’auprès  des  
 plages plus abaissées au niveau de la mer. 
 Ce  soir,  nos  deux  sauvages  étaient  de  bonne  humeur, 
   et  m’ont  de  nouveau  déclaré  qu’ils  voulaient  
 rester à bord et aller en Europe pour voir Kapane.  Il  
 est vrai  q u e ,  débarrassés  du mal  de  mer,  ils ont  retrouvé  
 tout leur  appétit,  et cette nouvelle disposition 
 du  physique  a  beaucoup  influé  sur  leur moral.  Jusqu’au  
 cap Mata-Mawi,  leurs connaissances de la  côte  
 avaient  été positives,  et  ils  m’ont donné  avec  précision  
 les noms des  différens  points  en vue  ;  au-delà ils  
 ont d’abord hésité,  puis  ils  sont  franchement  convenus  
 qu’ils  n’y  connaissaient  plus  rien.  Les  habitans  
 d’Okoura  sont  alors leurs ennemis les plus éloignés ,  
 et leurs notions géographiques se sont arrêtées au cap  
 Mata-Mawi.  Il en résultera que  les noms suivans jusqu’à  
 Houa-Houa  seront  encore  ceux  de  Cook,  sauf  
 un petit nombre qui me  furent  communiqués par les  
 peuples de ce dernier lieu. 
 A sept heures du soir, le vent ayant refusé jusqu’au  
 N. E., je suis resté pour la nuit sous les deux huniers  
 seuls,  deux ris pris,  courant de petites bordées sous  
 la côte. A neuf heures,  le  vent  a  subitement repris  à  
 rO .,  et j’ai mis  en panne.  A  dix  heures  et à minuit,  
 nous avions quarante-trois et cinquante brasses,  vase  
 molle.  La brise  a  beaucoup  fraîchi avec  des  rafales,  
 un temps couvert et des éclairs vifs et fréquens. 
 Au point du jour (quatre heures), reconnaissant les  
 points de  la veille,  j ’ai  fait  servii'  et gouverner au N.  
 N. E., vers un enfoncement considérable,  indiqué par  
 Cook  au  nord de la baie d’Hawke,  et  contre la presqu’île  
 Tera-Kako. 
 Mais  le  ciel  se  chargea  de  la manière  la  plus  effrayante, 
   et  nous  présagea  une  violente  bourrasque  
 du S. O.  En conséquence, je fis carguer les basses  
 voiles,  et serrer le perroquet de fougue et le petit hunier, 
   pour ne conserver que le grand hunier, deux ris 
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 F cvrier.