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 filles  n’o n t pas  le  droit  de  remplacer  la  couleur vermeille  
 de  leurs  lèvres  p a r le  bleu  foncé  que  donne  le ta to u a g e ,  couleu 
 r  qui  paraît être  la  plus belle  à leurs y e u x ,  et do n t l’emploi  
 forme  le  privilège  exclusif  de  la  classe  p a tricienne.  Elles  sc  
 m o n trè ren t,  dans  leurs  h ab itu d e s,  les  mêmes  q u ’à  Tolaga.  
 Une  des  plus  jeu n e s ,  nommée  lé to u to u ,  remarquable  p a r  la  
 beauté  et l’élégance  de  scs  formes,  nous  p a ru t  plus  gracieuse  
 que  celles que nous avions vues dans nos précédentes relucbes.  
 Un mouchoir  de b a tiste ,  qui  lui  fut  donné  p a r  l’u n   de  nou s,  
 la  ren d it  to u t-à -fa it  h eu reu se ,  et  sa  joie  se  manifesta  de  la  
 manière  la  plus expressive. 
 Cette excursion nous  prouva  sans réplique  que  la Nouvelle-  
 Zélande  forme  en  cette  partie une  grande  péninsule  à  laquelle  
 ap p a rtien t  la baie des  lies ,  ainsi  que plusieurs capitaines baleiniers  
 l’avaient  déjà indiqué  à M.  de Blosseville. 
 La  baie  Shouraki  renferme  d’cxcellens ports  qui  tô t  ou  tard  
 deviendront  le  siège  d’établissemens  européens.  Les Zélandais  
 avec  lesquels  nous  avons  communiqué  paraissent  fort  be lliqueux. 
  Ils aiment par-dessus to u t les armes à  feu. Le chef p rin cipal  
 que  nous  avons  vu  en  ce  lie u ,  T e ra n g u i,  se  vantait  
 d’avoir  v a in c u ,  tué  et  mangé  P om a re ,  ran g a tira   ou  grand  
 ch e f  trè s-re d o u té ,  do n t  il  p o rta it  les  dépouilles  q u ’il  nous  
 mo n tra it  avec  o sten ta tio n ,  en  ra co n tan t  lui-même  ses  hauts  
 faits  d’armes.  I l  espère  vaincre  et manger  de  même  S h o n g u i,  
 qui  est  actuellement  le  ran g a tira   le  plus  puissant  de  la  baie  
 des  Iles. 
 {E x t r a i t   du  Jo u rn a l de M .  G a im a rd .) 
 PAGE  190. 
 Qui est le véritable point  de départ des Waïdouas. 
 Nous  reprîmes la  mer en  passant devant la  baie  des  Ile s ,  et 
 nous allâmes directement au  cap Nord.  Là  se  termina it  ce que  
 M.  (i’Urville  avait  voulu  faire  de  géographie  sur la Nouvelle-  
 Zélande  ,  ce  qui  donnait  un  développement  de cotes  de  trois  
 cent  soixante  lieues  e n v iro n ,  sans  jamais  perdre  la  terre  de  
 vue  à  plus de  trois  ou  quatre milles. 
 {E x tr a it  du Journal de  M.  Quoy.) 
 Le  1 "  mars nous avons quitté la baie Sbouraki et continué la  
 géographie  de  la cote ju sq u ’au  cap Nord.  De  ce  d e rn ie r au  cap  
 du  V en t-C o n tra ire ,  où  furen t  commencés les  travaux  h ydrographiques  
 ,  nous avons suivi  u n  développement de côtes d’en viron  
 trois  cent  soixante lieues,  à  quatre milles  de  distance  et  
 souvent  plus  p r è s ,  ce  qui  sans  doute  sera  regardé  comme  un  
 assez beau  commencement de voyage. 
 {E x tr a it du  Journal de M .  Gaimard. ) 
 PAGE  1 9 7 . 
 Presqu’au  même  endroit  où,  sous  le  nom  de  Coquille, 
   elle se trouvait trois  ans auparavant. 
 Le  12  m a rs,  nous  mouillâmes  dans  la  baie  des  lies.  Là se  
 trouvaient  des missionnaires  anglais do n t  l’influence est  restée  
 nulle   jusqu’à  présent  sur  des  hommes passionnés  p o u r  l’indép 
 e n d a n c e ,  livrés  entre  eux  à  une  guerre  d’extermination,  et  
 chez lesquels  rien  encore  n ’a  p u   d étruire  la  funeste  coutume  
 de manger les  ennemis tués  dans  le  combat.  Ces missionnaires  
 avaient leurs  femmes  avec  eux  c'omme  les Anglais  le  font to u jours  
 et  avec  ta n t  de  raison.  Ils  d onnent  ainsi  journellement  
 aux  bommes  qui les  ento u ren t l’exemple  de l’u nion conjugale;  
 et,  ce  qui est  si  im p o rtan t p o u r la   civilisation des peuples sauvages, 
  celui de la prote c tio n  et des  égards  que l’homme doit à sa  
 compagne. 
 (  E x tra it  du  Journal de M.  Gaimard. ) 
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