bien comprises du le c teu r. A cette co n s id é ra tio n , déjà asso?.
puissante pour me déterminer, vient s’en joindre une autre
non moins impo rtan te . Dans votre d ernière séance vous avez
entendu avec in té rê t la lecture d’un Mémoire dans lequel M. de
Rienzi vous a développé ses opinions su r le même su je t; dès-
lors j ’ai cru devoir rompre le silence que je me proposais de
garder, et vous exposer à mon to u r le résultat de mes méditations.
On voudra bien remarque r que je ne prétends imposer
mes idées à personne; elles sont le fruit de dix années d’études,
de recbercbes et d’obse rvations, do n t la p lu p a rt ont été faites
sur les lieux mêmes ; to u te fo is, je conviens qu’elles ne constitu
en t encore qu’u n système. L ’ex p é rien c e , et su rto u t les fails
recueillis p a r les voyageurs qui me su iv ro n t, décideront s’il
mérite d’étre préféré aux autres.
D’a b o rd , à l’exemple du célèbre Malte-Brun , et sans au tre
modification qu’un léger cbangement déjà adopté p a rM . Brué
dans la terminaison d u m o t, nous désignerons p a r Océanie
l’ensemble des île s , grandes nu p e tite s , éparses sur la surface
du Grand-O céan, nommé p a r différens navigateurs Océan P a -
cifique.
A l’o u e s t, les limites de l ’Océanie se ront le détroit de Mala
c c a , la mer de la C b in e , les côtes orientales de E ormo se ,
des îles L io u -K io u et du J a p o n ; au n o rd , elle sera terminée
p a r le quarantième degré de la titu d e septen trio n a le ; a le s t
par les côtes de l’Am é riq u e , et au sud p a r le c in q u an te -c in quième
degré de latitude méridionale. R est évident que ces
trois dernières limites sont purement systématiques, a ttendu
qu’on ne trouve plus d’babitans dans toute cette su rfa c e , a u -
delà du vingt-troisième degré de latitude n o rd , du cent dixième
degré de longitude ouest, et enfin du quarante-septième degré
de latitude sud.
P a rm i les nombreuses variétés de l’espèce bumaine qui occupent
les diverses îles de l’O c é a n ie , tous les v oyageurs, sans
excep tio n , en ont signalé deux très-différentes l’une de l’autre,
et les traits aussi nombreux qu'essentiels qui les caractérisent.
tan t au moral q u ’au p h y s iq u e , exigent sans doute q u ’on les
regarde comme ap p a rten an t à deux races distinctes.
L ’une de ces races offre des hommes d’une taille moyenne,
au te in t d’un jaune olivâtre plus ou moins cla ir, aux cheveux
lisses, le plus souvent b runs ou n o irs, p résentant des formes
assez régulières, des membres bien p ro p o rtio n n é s ; on les
trouve habituellement réunis en corps de n a tio n et quelquefois
en monarchies considérables. Du re ste , cette race offre p re sque
a u tan t de nuances diverses que la race blanche qui habite
l’E u ro p e , race nommée caucasique p a r D um é ril, et ja p é tiq u e
p a r Bory de S a in t-V in c en t.
L autre race se compose d’hommes d’un te in t trè s-remb ru n i,
souvent co u leu r de suie , quelquefois presque aussi noir que
celui des Caffrcs, aux cheveux frisés, c rép u s, floconneux,
mais rarement la in eu x , avec des traits désagré ables, des formes
peu régulières, et les extrémités souvent grêles et difformes.
Ces bommes vivent en tribus ou peuplades plus ou moins
nombreuses, mais presque jamais ils ne forment un corps de
n a tio n , et leurs institutions n ’atte ig n en t jamais le degré de
perfectionnement que l’on remarque quelquefois parmi les
hommes de la race cuivrée. T o u te fo is, les noirs de l’Océanie
offrent dans leu r co u leu r, leurs formes et leurs tra its , to u t au tan
t de variétés que l’on peut en observer parmi les nombreuses
nations qui hab iten t le con tin en t africain , et constitu
en t la race éthiopienne de la p lu p a rt des auteurs.
Bien que ce ne soit pas ici le lieu de présenter dans son
entier le système que nous nous sommes créé sur la manière
do n t rOcéanie a dû se peu p le r, ni de l’ap p u y e r p a r des
raisonnemens plus ou moins p lausibles, nous devons cependan
t déclarer que nous considérons la race noire comme celle
des véritables indigènes, au moins de ceux qui ont occupé
les premiers le sol de l’Océanie. Les hommes d’un te in t plus
cla ir ap p a rtien n en t à une race de conquérans q u i , p rovenant
de l’ouest, se rép an d it peu à peu sur les îles de l’Océanie , et
y fonda succcs-sivement des colonies plus ou moins considéra