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la partie de terre qui se termine au cap Stephens de
Cook. Elle se trouve divisée de la masse de Tavaï-Pounamou
par le bassin des Courans. Haute et montueuse
dans toute son étendue, sa côte est triste , escarpée et
sauvage sur la bande de l’ouest qui regarde la baie Tasman
; mais son aspect est beaucoup moins repoussant
du côté de la baie de l’xVmirauté : il y a même quelques
sites gracieux. Cette île a vingt milles du nord au sud,
et un peu moins de huit de l’est à l’ouest. Les officiers
de l’Astrolabe, empressés de perpétuer la mémoire de
leur capitaine, ont voulu que son nom fût attaché à
cette partie des découvertes du voyage, et il n’a pas
cru devoir se refuser à cette marque d’estime de la part
de ses braves compagnons. La dénomination d’île
d’ürville pourra donc rester à cette terre jusqu’à
l’époque où l’on connaîtra le nom qu’elle a reçu de ses
habitans
La comparaison de notre carte avec celle que dressa
Cook pour le détroit, montrera combien ses travaux
laissaient à désirer. Sans doute les nôtres seront loin
d’être complets, mais nous offrirons du moins un
cadre exact pour y renfermer les détails qui résulteront
de nouvelles reconnaissances. Les îles de l’Amirauté
ont reçu une configuration toute différente, et un
groupe plus reculé vers l’est prit le nom d’îles Gaimard.
Il nous fut impossible de voir le terme d’un
canal situé au S. O. de celles-ci, et qui paraît s’enfoncer
assez avant dans les terres.
Accompagnés par une jolie brise d’ouest et favorisés
par le courant, nous nous sommes rapidement avancés
dans le détroit de Cook. A midi précis , nous passions
par le méridien, et à moins d’un mille au nord des
récifs des îles Gaimard ; deux heures après, nous rangions
à moins d’une demi-lieue les dangereux brisans
du cap Jackson. Laissant sur bâbord l’île de l’entrée,
nous passâmes devant l’ouverture de la baie de la
Reine-Charlotte, asile accoutumé de Cook dans ses
voyages. Dans cette partie du détroit, nous eûmes de
fréquentes alertes, causées par des bandes longitudinales
oû les eaux de la mer étaient entièrement décolorées
et agitées par de forts remoux semblables à ceux
qui sont formés par des brisans. Pourtant, comme la
sonde, envoyée dans un de ces endroits jusqu’à trente-
cinq brasses, n’indiqua point de fond, je conjecturai
que ces apparences n’etaient dues qu’aux courans du
détroit, peut-etre aussi aux effets de la mer passant
tout-à-coup de profondeurs immenses à des fonds
beaucoup moindres, quoique considérables encore.
Au moment ou nous doublions le cap K oamaro, de
grands feux, allumés sans doute par les naturels, se
firent tout-à-coup remarquer près de sa pointe. Les
rochers des Frères furent serrés de p rè s , et à quatre
heures du soir nous fîmes une station sous les terres
escarpées qui régnent au sud du cap Koamaro. A un
mille des brisans, nous n’eûmes point de fond par
quatre-vingt quinze brasses.
Depuis la station du matin, c’est-à-dire en sept
heures de temps environ, nous avions réellement
1827.
Janvier.
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