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 VOYAGE 
 dance  sur  ses  b o rd s,  mais  dont  les  naturels  ne  savaient  
 point extraire une boisson enivrante comme on  
 le fait dans les îles équatoriales.  Ils savaient cependant  
 en  composer  une  autre  avec  les  petites  baies noires  
 qui  croissent  par  grappes  sur  un  arbrisseau  que  
 Forster  a  nommé  Coriaiia  sarmentosa.  —  L’ile  
 Blancbe ( Pouhia-i~kFzkadi) est certainement un volcan  
 en  activité  que  M.  Williams  visita  tout  récemment  
 avec  son  frère  et  M.  Cunningham;  quelques  
 arbres  frappèrent  leurs  regards,  le  reste  est  à  nu.  
 D ’ailleurs  l’odeur  sulfureuse  et  suffocante  qui  s’en  
 exhalait  les  força  à  se  rembarquer  promptement.  
 M.  Quoy reçut quelques  échantillons  de  roches  qui  
 provenaient de ce volcan. Ainsi s’expliquent naturellement  
 les  torrens  de  fumée  qui  enveloppaient  cette  
 de  au  moment  de notre  passage,  et  les  nombreuses  
 pierres  ponces  que  nous  vîmes  flotter  sur  les  eaux  
 de la baie d’Abondance. 
 Ce matin  tous  les hommes de l’équipage  sont allés  
 laver leur linge  à l’aiguade. J ’ai gardé le bord toute la  
 journée pour terminer mon courrier. Dans un rapport  
 fort  détaillé,  je  rends  compte  au  ministre  de  toutes  
 nos  opérations  depuis  notre  départ  de  Port-Jackson  
 jusqu’à notre arrivée à la baie des Iles. Sans doute il est  
 fort a craindre que des nouvelles expédiées en France  
 d un  pays situé à ses  antipodes,  ne parviennent  pas à  
 leur  destination.  C’est pour moi, je l’avoue, un sujet  
 de vive inquiétude ;  car  au  travers des  nouveaux hasards  
 que  nous  allons  affronter,  être  certain  que  la  
 marine et les amis des sciences pourront connaître de 
 quelle  manière  nous  avons  employé  notre  temps  le  
 long des côtes delà Nouvelle-Zélande,  serait du moins  
 une  satisfaction.  Au moment de périr sur  les  redoutables  
 brisans  de  la  baie d’Abondance,  fidée la  plus  
 triste qui put s’offrir un instant à mon imagination, fut  
 que nous  allions tous  disparaître sans  laisser même la  
 moindre trace de nos travaux. 
 Le grand  canot  est  allé jeter  la  seine  sur  la  presqu’île  
 de l’observatoire,  et n’a  rapporté  qu’un peu  de  
 menu  poisson.  Il est venu  deux  pirogues le  long  du  
 bord avec des  pommes  de terre et quelques  légumes ;  
 mais  les  prix  des  naturels  sont  exorbitans.  Ils  ne  
 rougissaient  pas  de  demander  une  livre  de  poudre  
 pour  quelques  oignons et à  proportion du  re s te ,  refusant  
 toute autre espèce d’article en échange. 
 Les  tribus de  la baie  des  Iles  sont  tout-à-fait  corrompues  
 par le  commerce des baleiniers, et je ne conçois  
 pas  comment  les  missionnaires  persistent  à  séjourner  
 là ,  plutôt que d’aller vivre sur d’autres  points  
 dans  le sud d’Ika-Na-Mawi,  où ils auraient  bien  plus  
 de chances de voir leurs efforts couronnés de quelques  
 succès. 
 L’eau  et  le  bois  ont  été  continués.  J ’ai  envoyé  
 M.  Pâris  porter  mon  courrier  aux missionnaires  de  
 Pahia ;  le  dessinateur l’a accompagné afin  de prendre  
 la vue  de leur  petit  établissement. Vers  onze  heures  
 du matin, une pirogue a accosté  le  long  du  bord,  et  
 j’ai reconnu avec plaisir le vieux Jack Rangui,  frère de  
 Koro-Koro  et  de Touaï,  qui nous  avait jadis  servi de  
 garde sur la Coquille.  Accablé  d’infirmités  et  courbé 
 1827. 
 Mars. 
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