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d’imprécations, comme s’ils comptaient par là l’effrayer
et le chasser; en un mot ils semblent employer
contre lui une sorte de conjuration La prêtresse
Wanga-Taï, à ce que rapporte M. Dillon, pria les
dieux de la Nouvelle-Zélande de protéger la navigation
de son bâtiment, quand il quitla la baie des Iles 2.
Prêires. Pour Correspondre avec la Divinité, pour l’apaiser
par des prières, pour expliquer ses volontés, ces peuples
ont des prêtres qu’ils nomment ari'h's aux environs
de la baie des Ile s , mais dont le véritable nom
paraît être lohoanga , d’un mot qui signifie concevoir,
comprendre. Ces tohoungas sont toujours consultés
dans les occasions importantes ; leurs décisions sont
d’un grand poids dans toutes les entreprises, et pour
rien au monde les naturels n’oseraient s’opposer aux
volontés que FAtoua leur intime par la bouche des
tohoungas 3. Ces hommes ont aussi le pouvoir de
prédire l’avenir, et leur influence devient d’autant plus
jmsitive sur leurs concitoyens que leurs prédictions se
trouvent plus souvent vérifiées par l’événement. Ils
jouissent du privilège de pouvoir calmer les orages,
apaiser les vents 4, arrêter les maladies 3, chasser certains
maux, e tc ., etc.
Les prêtres ayant le don de prophétie, sans doute
c’est par quelque prédiction de ce genre que l’on peut
expliquer le trait singulier qu’a raconté M. Cruise,
I Kendall, d Ü r v . , I II, p. — 2 D illo n , I , p. 243. — 3 Forster,
d ü r v . , I I I , p. 2 1 . Dillon, d’ü r v . , I I I , p. 706. Revue Britannique, dÜ r v .,
I I I , p. 720. — 4 Nicholas, I I , p. 7 18 . — S //. Williams, d Ü r v ., III,
p . 5 3 5.
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au sujet de Tepere, l’un des chefs de Wangaroa. Ce
chef demandait à l’un des officiers du Dromedary
quand ce navire reviendrait à la Nouvelle-Zélande, et
l’Anglais lui répondit ; « Dans douze lunes. — Alors
» je ne vous reverrai jamais, car je mourrai avant cette
» époque. » Toutes les personnes de sa famille, surtout
les femmes, s’écrièrent ; « Oui, oui, avant douze
» lunes Tepere sera mort. » Ce chef entendait de
sang-froid cet étrange arrêt et semblait y être préparé,
bien qu’aucun motif ne parût devoir justifier son accomplissement
aux yeux de l’Anglais '.
Le prêtre le plus célèbre de la baie des Iles dans
ces derniers temps était Toï-Tapou , chef de Shiomi,
qui était consulté dans toutes les circonstances les
plus importantes ou les plus délicates 2. A Shouki-
Anga, Te Manguina jouissait d’une réputation plus
grande encore comme grand-prêtre des pointes de
l’embouchure de ce fleuve. Il avait un pouvoir absolu
sur les vents et sur les flots, et ces attributions
lui valaient une haute influence parmi ses compatriotes.
Ce qu’il y a de singulier, c’est que Te Manguina
semblait lui-même convaincu de son propre pouvoir
sur les élémens, et de sa communication immédiate
avec la Divinité 3.
Souvent les chefs unissent à leur autorité civile et
militaire les fonctions du sacerdoce. Pour ajouter à la
considération dont sa personne était déjà entourée ,