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égaler et dépasser enfin les nations du M id i, qui les avaient
si loug-tcmps traités avec dédain à cause de leur ignorance.
L ’élat politique des insulaires d’H a in o a , aux formes a th lé tiques
, est presque in c o n n u , mais la relation de Lapérouse
donne lieu de présumer ([u’il se rapproche beaucoup de celui
de T onga. La forme du gouvernement aux îles Marquises a de
grands rapports avec celui des îles de la Société, mais il est
plus simple et plus p a tria rc a l. D’autres îles de la Polynésie,
comme M a u g ia , W a ï-T o u ta k i, W a ï-T c ro a , O p a ro , sont à
peu près dans le même cas. Enfin les babitans des îles Basses,
ou P omotoa, situées dans l’est de T a ï ti , dénués d’institutions
et dispersés en petites peuplades , vivent dans un état peu d if férent
de celui qui est propre aux tribus Mélanésiennes, et offrent
peut-être la transition entre les deux races.
La Micronésie embrasse le groupe de King’sm ill, les îles
G ilb e rt, les îles M a rsh a ll, ou îles Radak et R a lle k , les Carolines
, les M a rian n e s, les îles Pelew, et en outre les îles in h a bitées
comprises entre le Japon et l’arcbipel d’H aw a ii, la
p lu p a rt réunies sous les noms d’archipel d’Anson et d’archipel
de Magellan sur la carte de M. Brué. Cette longue chaîne de
petites îles n ’offre p o in t une p o p u la tio n homogène comme
celle qui habite les terres de la Poly n é sie ; le lan g ag e , les
coutumes et la forme du gouvernement varient d’un archipel
à l’a u tre , et le ta p o u , ce caractère m o ra l, essentiel à la famille
polyné.sienne, p a ra ît être inconnu des M ic ronésiens,
au moins sa puissance n ’est pas la même. T o u te fo is , une ressemblance
générale dans le te in t, leurs cheveux n o ir s , leu r
physionomie p lu tô t effilée q u ’a rro n d ie , leurs formes souples et
flexibles, e t la douceur habituelle de leurs moeurs e t de leu r
caractère semblent leu r assigner une origine commune. Suivant
nos co n je c tu re s, ce serait aux babitans des Philippine s
que les Micronésiens p o u rra ien t se rap p o rte r, et leu r première
patrie d u t être dans les îles de L uçon ou de Mindanao. Si l’on
en excepte les îles Pelew, celles des Mariannes et l’île Ua-
la n , les m oe u rs, les coutumes et les idées religieuses des M icronésiens
sont encore peu connues, et l’on do its’cn rap p o rtc r
aux récits incomplets des premiers missionnaires espagnols,
ou bien aux souvenirs du vieux T o rrès de Gouabam, successivement
recueillis p a r MM. Chamisso et Freycinet.
L a Malaisie offrira toutes les îles que M. Brué a désignées
dans sa carte sous le titre d’îles des lu d e s-O rien ta le s, savoir :
les îles de la Sonde, les Moluques et les P h ilippine s. Ces terres
so n t connues depuis lo ng-temps des E u ro p é en s, et divers au teurs
ont éc rit su r les coutumes de leurs babitans. La langue
tagale est celle de Luçon ; la langue bisaie est celle de Min d a -
n a o , et l’on suppose généralement que la langue malaise est
celle des îles de la Sonde et dos Moluques. Il paraît néanmoins
que le malais était commun seulement aux peuples des rivages
de la nier, car dans l’in té rie u r des grandes île s, comme Bornéo
, Célèbes et G u ilo lo , on parle d’autres lan g u e s , ou du
moins, des dialectes to u t différens du malais vulgaire. Déjà
l’on savait que le javan différait essentiellement de cette
langue.
Les Malais ont un te in t jaunâtre plus ou moins fo n c é , une
taille moyenne, p eu d’em b o n p o in t, le corps souple et ag ile ,
les yeux un peu b rid é s, les pommettes sa illantes, les cheveux
plats et lisses, et très-peu de barbe et de poil. Ils sont adonnés
à l’usage du bétel et de l’opium ; le riz est leu r n o u rritu re h a bituelle.
L ’islamisme a pénétré chez eux, mais dans les terres les
plus-orientales de cette division, il s’est mêlé et confondu dans
l’esprit des naturels avec leurs superstitions primitives, et les
babitans éloignés des côtes à Ce raiii, Célèbes et Bornéo , suivent
encore au jo u rd ’hui leurs croyances particulières.
La Malaisie se divisera naturellement en deux parties;
l’u n e sera composée des îles de la Sonde et des Moluques où
règne la langue malaise, et l’autre réu n ira les P h ilippine s où
les langues tagale et bisaie sont en usage.
La Mélanésie est' séparée de la Malaisie p a r une ligne qui
passerait à l’ouest de l’île W a lg io u , de la pointe occidentale de
la Nouvelle-Guinée et à l’est des îles' Arrou ; de la Micronésie