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 connaît les  sentimens  de  bienfaisance et  d’humanité,  
 que les  guerriers  y sont intrépides  et hardis,  et qu’en  
 général  les  individus  ont un jugement  sain,  du goût  
 et de  l’industrie  Enfin,  Anderson  fait remarquer la  
 vive  affection  qu’ils portent  à leurs  parens  et à leurs  
 amis,  et les marques de sensibilité qu’ils donnent lorsqu’ils  
 viennent  à les perdre 2 . 
 Les communications  fréquentes que  les Européens  
 ont  eues  avec  ces  contrées  depuis  une  quarantaine  
 d’années,  surtout  les  voyages  de M. Marsden  et  les  
 rapports  des  missionnaires  ont  fait  connaître  d’une  
 manière plus  positive le  caractère de  ces insulaires 3.  
 Tous s’accordent à dire que si les Nouveaux-Zélandais  
 sont fiers,  orgueilleux, jaloux les uns des autres, très-  
 irritables ,  terribles  et  implacables  dans  leurs  vengeances  
 4;  ils  sont  cependant  sensibles 5,  généreux,  
 sincères,  probes 6,  hospitaliers 7,  amis  fidèles «,  dévoués  
 et  constans,  et  surtout parens  tendres et affectueux  
 9. M. Nicholas dit en propres  termes que,  dans  
 les relations privées,  il n’est pas d’homme plus aimant  
 que le Nouveau-Zélandais k>,  et  il vante leur bonne foi  
 entre  gens  de  la même tribu 
 I  Cook,  deux.  V o y .,  I ,   p.  2 7 g .  I I ,   p.  la S . —   =  Jiiderson,  d’ü r v ., 
 I I I ,   p.  24-----3  Savage,  p.  3 . —  4 Cook,  deux.  V o y . ,  I I I ,   p.  353. Trois. 
 V o y .,  I ,   p.  204.  —   5  Savage,  p.  3 7 ,  38. —   6  Nicholas,  I ,   p.  246.  —   
 7  Cook,  prem. V o y .,  I I I ,   p.  266.  Crozet,  d’U rv .,  I I I ,  p.  3 6 ,  37. —   8  Col-  
 lin s ,  d’ü r v . ,   I I I ,   p.  84,  —  9  Savage,  p,  43 .  Nicholas,  I ,   p.  180.  
 D 'ü r v .,  I I I ,   p.  632 . Marsden,  d’ü r v . ,  I I I ,   p.  2 1 3 ,  24 1.  Davis ,  d’ü r v .  ,  
 I I I ,  p.  486.  lU.  T a ie ,  d’U r v .,  I I I ,   p.  542. Slosseville,  d’ü r v ..  I l l ,  p.  6g6.  
 New-Zealandcrs,  d’ü r v . ,   I I I ,   p.  7 7 1 .  —   10  Nicholas,  I I ,   p.  3o6 .  —   
 u   Nicholas,  I I ,   p.  Sg. 
 DE   L ’ASTROLABE. 397 
 Tout cela doit s’entendre particulièrement des hommes  
 de la classe des  rangatiras ;  car ceux  du  peuple ,  
 par  une suite  naturelle  de  leur position  dépendante,  
 sont  plus  avides,  plus  dissimulés,  et se portent plus  
 facilement  à  des  actions  criminelles  pour  satisfaire  
 leurs  penchans. 
 Bien  que  ces hommes  soient  généralement  doux,  
 honnêtes,  obligeans  et même  complaisans dans  leurs  
 relations  habituelles,  ils  s’emportent  facilement,  et  
 dans  ces momens  on  les voit passer tout-à-coup à des  
 transports de colère  et de  rage qui semblent leur ôter  
 entièrement  l’usage de leur raison  Cela  arrive  surtout  
 lorsque  leur  vanité  est  blessée  ou qu’ils croient  
 leur  dignité  offensée.  Cependant,  quelque  redoutables  
 qu’ils  paraissent  dans  ces  occasions,  il  est  rare  
 qu’ils se portent à des voies de fait; surtout si l’on oppose  
 à leur rage beaucoup de calme et de sang-froid^.  
 Alors  ils  s’apaisent  rapidement  et se montrent  aussi  
 doux,  aussi  paisibles  qu’ils étaient turbulens l’instant  
 d’auparavant 3. Ces transitions sont si  subites,  si étonnantes, 
   que l’on  serait tenté  de croire que leur fureur  
 n’est souvent qu’artificielle4,  et  qu’ils rien font  la démonstration  
 que pour sonder le courage de leur ennemi  
 ,  et voir  quelle  impression leurs menaces pourront  
 opérer  sur  son coeur. Eux-mêmes  sont les premiers à  
 vous  dire en  riant  que  toutes  leurs  provocations  et 
 «  Cruise,  p.  170.  —   a  Cook,  deux.  V o y . ,  I I I ,   p.  363,  Cruise,  p.  S iy .   
 Madame  Williams,  d’U r v .,  I I I ,   p.  492  et  suiv.  New-Zealandcrs,  d’U rv .,  
 I I I ,   p.  768.  —   3  Nicholas,  I ,   p.  i 85.  —   4  Nicholas,  d’U r v .,  I I I ,   
 p.  579. 
 Colère.