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 La  Noiivelle-Zclande  se  trouve  particulièrement 
 ans  ce  cas.  Distribués  en  tribus  peu  nombreuses  
 entièrement indépendantes les iines des autres et sou!  
 vent  divisées  par  des  guerres  sanglantes  et  destruc-  
 Uves,  ses  habitans  étaient  restés  étrangers  à toute  
 lorme régulière de gouvernement,  tandis que  les naturels  
 des  îles  de  Taiti,  Tonga  et Hawaii,  réunis  en  
 monarchies  plus  ou  moins  puissantes,  conservaient  
 un  souvenir plus distinct des exploits de leurs anciens  
 souverains. 
 Ln effet  dans  tous  les pays ,  ce  qu’avant  la  naissance  
 de  I écriture  on  est  convenu  d’appeler  l’histoire, 
   s est  presque toujours  borné  à  la  tradition  des  
 iaits et  des gestes  des  rois  ou des  chefs  de la nation  
 Or, la mémoire de ces faits n ’a pu se conserver qu’autant  
 quelle  intéressait  l’ambition  et  l’orgueil  des  
 dynasties  et  qu’en  outre  ces  dynasties  avaient  une  
 certaine  durée.  Chez  les Nouveaux-Zélandais,  sujets  
 par la nature meme de leurs institutions à des révolutions  
 continuelles,  cette mémoire  se bornait presque  
 toujours  aux  exploits  des  pères  ou  des  aïeux  de  la  
 p neration  vivante;  rarement  elle  remontait  jusqu’à  
 la troisième ou  quatrième génération.  Leurs opinions  
 meme  touchant  leur  origine  étaient vagues  et  divergentes. 
   Suivant  Cook,  ils  la  rapportaient  tous  à  un  
 pays  qu’ils  nommaient,  dit-il,  H eam se   ..N e serait-  
 ce pas  plutôt  qui signifie  à  la  fois  a. et  tribu,  et  
 dont  nous  signalerons  la  ressemblance  avec  le  mot 
 '  Cook,  premier  Voyage,  II I ,  p.  ^gs. 
 E v e , mère du genre humain,  selon la Cenèse? Quelques 
 uns, etToual partageait celte opinion, prétendent  
 qu’ils descendent de deux frères Mawi-Moua et Mawi  
 Potïki, que l’aîné Mawi-Moua tua et mangea le cadet  
 Mawi-Potiki,  d’où provient chez  eux  la coutume  de  
 manger  les  corps  de  leurs  ennemis.  D’autres  enfin  
 soutiennent que Mawi,  chassé de son  pays  natal  par  
 . suite  de  dissensions  civiles,  s’embarqua  avec  quelques 
 uns de ses compatriotes, et que guidé par le dieu  
 du  tonnerre,  Tauraki,  il  vint  s’établir  sur les bords  
 du  Shouraki..  Il  est probable  qu’en  ce cas  il  aurait  
 amené  des  femmes  avec  lui,  bien  que  la  chronique  
 n’en parle pas. 
 Une  tradition  plus  remarquable,  et  qui nous semblerait  
 plus positive,  est  celle que Cook trouva en vigueur  
 au détroit  qui porte son  nom,  comme aux  environs  
 du cap Nord.  Llle aurait rapport à une grande  
 contrée  située  au N.  N.  O.  de  la  Nouvelle-Zélande,  
 fertile  en  cochons  et  nommée  Ulimaraa  ( qu’il  faut  
 lire sans doute Oudi-Mara ^, peuple d’un lieu exposé  
 à la  chaleur du  soleil ).  Suivant  ceux  du  cap  Nord,  
 leurs ancêtres y seraient allés dans une grosse pirogue,  
 et  il  ne  serait  revenu  au bout d’un mois qu’une partie  
 d’entre eux 3. Au dire des habitans de Totara-Nouï, un  
 petit  bâtiment venant  de  ce  même pays  avait touché  
 chez  eux,  et quatre  hommes débarqués de  ce navire  
 avaient été massacrés  sur-le-champ.  Cook ajoute que 
 .   U a r s d e n ,  d’U rv ille ,  I I I ,  p.  3 5 2 .  —   Grammar  o f  N e n - h a l a n d . ,  
 p.  14 5 ,  17 6 .  —   3  Cook,  d’ Ü r v .,  TII,  p.  19. 
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