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 cJanvier.  p|^,;g |gg contrarie. 
 Quoiqu’elle  tombât alors  assez abondamment,  dès  
 sept  heures  et  demie  du matin,  je  me  fis  débarquer  
 sur la plage qui suit immédiatement celle de l’observatoire  
 du coté du sud,  et accompagné de Simonet seul,  
 je  m’acheminai  vers  l’intérieur.  Après  avoir  suivi  
 quelque  temps  un  ruisseau  considérable,  qui  coule  
 au  fond  d’un  ravin  occupé  par  de  grandes  fougères  
 ligneuses  et  de beaux arbres, je gravis pénible-  
 blement au sommet des mornes  qui dominent la côte.  
 Dès qu’on est arrivé à cinquante ou soixante toises au-  
 dessus du niveau de la m er,  le sol est très-sec et presque  
 entièrement revêtu par la fougère comestible, dont  
 les tip s  rameuses  et  entrelacées  forment  des fourrés  
 très-épais, souventhauts de cinq ou six pieds et presque  
 impénétrables.  Quelques  Leplospermum  et  deux ou  
 trois  autres  espèces  d’arbustes  se  présentent çà  et  là  
 en  ces  lieux.  Point  d’oiseaux,  point  d’insectes,  pas  
 même de reptiles ; cette absence complète de tout être  
 animé, ce silence absolu, a quelque chose de solennel  
 et de lugubre.  En  parcourant  ces  mornes'solitudes ,  
 on  se  croirait  transporté  à  cet  âge  du  mond'ê  où  la  
 nature, après avoir produit les êtres du règne végétal,  
 attendait  encore  les  décrets  du  pouvoir  éternel  pour  
 mettre  au  jour  les  races  animées.  Pour  compléter  
 l’illusion,  on  ne  rencontre  pas  même  de  traces  humaines  
 sur ces hauteurs ;  sans doute les naturels sont  
 peu  jaloux  de  quitter  leurs  rivages nourriciers  pour  
 s’égarer dans  ces  tristes et stériles déserts. 
 En  dépit  du  mauvais  temps  et  de  la  fatigue  que  t«27. 
 j’éprouvais à parcourir  un terrain si tourmenté,  après  J™''"«''-  
 avoir  atteint le sommet  d’un  monticule  élevé  dans  le  
 S.  O.  du  mouillage,  je  fus  bien  dédommagé de mes  
 peines  par  la  vue  complète  de  la  baie Tasman et par  
 la découverte d’un second bassin situé sous mes pieds  
 et (jui me parut offrir un mouillage non moins sûr que  
 l’anse de l’Astrolabe,  dont  il  n’est  séparé que par  un  
 isthme de cinq à six cents toises seulement de largeur. 
 Trois  beaux  torrens  s’y  déchargent,  une jolie  lisière  
 d’un terrain uni règne dans une pai tie de son étendue,  
 et dans  le  sud une calangue complètement fermée à la  
 boule  extérieure  annonce  le  bâvre  le plus  paisible  et  
 le plus commode pour de petits bâtimens. Enfin,  une  
 immense  forêt  de  grands  a rb re s,  dont  plusieurs  ne  
 sauraient manquer d’être utiles  à la construction,  occupe  
 le Ibnd des ravins par où débouchent les torrens.  
 Sur-le-champ, je me promis de reconnaître moi-même  
 et de faire  lever le plan de ce joli bassin,  pour  savoir  
 s’il  possédait  effectivement  les  avantages  qu’il  promettait. 
 Mon oeil, parcourant successivement tous les détails  
 de  la  baie Tasman,  p u t,  de  la  station  culminante où  
 je  m’étais  placé,  s’assurer  q u e ,  dans  toute  sa partie  
 méridionale,  elle n’offre aucun accident,  aucune anse  
 propre  à  servir  d’abri  aux  vaisseaux. Je reconnus  le  
 beau  massif  de  Podocaipiis,  près  du  village  de  
 l’ouest,  nommé  par  les  naturels Maï-Tehai;  un  peu  
 plus loin,  la  coupée  découverte  par  M.  Dudemaine  
 dessinait parfaitement  son  cours sous la  forme  du  lit 
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