. 8. 7. à terre sous leurs huttes, quand ils ont fini ou que la
cJanvier. p|^,;g |gg contrarie.
Quoiqu’elle tombât alors assez abondamment, dès
sept heures et demie du matin, je me fis débarquer
sur la plage qui suit immédiatement celle de l’observatoire
du coté du sud, et accompagné de Simonet seul,
je m’acheminai vers l’intérieur. Après avoir suivi
quelque temps un ruisseau considérable, qui coule
au fond d’un ravin occupé par de grandes fougères
ligneuses et de beaux arbres, je gravis pénible-
blement au sommet des mornes qui dominent la côte.
Dès qu’on est arrivé à cinquante ou soixante toises au-
dessus du niveau de la m er, le sol est très-sec et presque
entièrement revêtu par la fougère comestible, dont
les tip s rameuses et entrelacées forment des fourrés
très-épais, souventhauts de cinq ou six pieds et presque
impénétrables. Quelques Leplospermum et deux ou
trois autres espèces d’arbustes se présentent çà et là
en ces lieux. Point d’oiseaux, point d’insectes, pas
même de reptiles ; cette absence complète de tout être
animé, ce silence absolu, a quelque chose de solennel
et de lugubre. En parcourant ces mornes'solitudes ,
on se croirait transporté à cet âge du mond'ê où la
nature, après avoir produit les êtres du règne végétal,
attendait encore les décrets du pouvoir éternel pour
mettre au jour les races animées. Pour compléter
l’illusion, on ne rencontre pas même de traces humaines
sur ces hauteurs ; sans doute les naturels sont
peu jaloux de quitter leurs rivages nourriciers pour
s’égarer dans ces tristes et stériles déserts.
En dépit du mauvais temps et de la fatigue que t«27.
j’éprouvais à parcourir un terrain si tourmenté, après J™''"«''-
avoir atteint le sommet d’un monticule élevé dans le
S. O. du mouillage, je fus bien dédommagé de mes
peines par la vue complète de la baie Tasman et par
la découverte d’un second bassin situé sous mes pieds
et (jui me parut offrir un mouillage non moins sûr que
l’anse de l’Astrolabe, dont il n’est séparé que par un
isthme de cinq à six cents toises seulement de largeur.
Trois beaux torrens s’y déchargent, une jolie lisière
d’un terrain uni règne dans une pai tie de son étendue,
et dans le sud une calangue complètement fermée à la
boule extérieure annonce le bâvre le plus paisible et
le plus commode pour de petits bâtimens. Enfin, une
immense forêt de grands a rb re s, dont plusieurs ne
sauraient manquer d’être utiles à la construction, occupe
le Ibnd des ravins par où débouchent les torrens.
Sur-le-champ, je me promis de reconnaître moi-même
et de faire lever le plan de ce joli bassin, pour savoir
s’il possédait effectivement les avantages qu’il promettait.
Mon oeil, parcourant successivement tous les détails
de la baie Tasman, p u t, de la station culminante où
je m’étais placé, s’assurer q u e , dans toute sa partie
méridionale, elle n’offre aucun accident, aucune anse
propre à servir d’abri aux vaisseaux. Je reconnus le
beau massif de Podocaipiis, près du village de
l’ouest, nommé par les naturels Maï-Tehai; un peu
plus loin, la coupée découverte par M. Dudemaine
dessinait parfaitement son cours sous la forme du lit
TOME II. 3