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 Mars, 
 j ’ai  profilé  pour  m’avancer  durant  la  nuit  de  neuf  
 milles  à l’est. 
 En conséquence,  quand  le jour a p a ru ,  nous nous  
 sommes trouvés  à cinq milles au large  et précisément  
 devant  l’entrée  de  la  vaste  baie  d’Oudoudou  [baie  
 Lauriston  de  Surville  et  Doiiblless  de  Cook). Cette  
 baie n’offre qu’un vaste enfoncement tout-à-fait ouvert  
 aux vents du N. E. el environné vers le fond de terres  
 basses  dont  on  pouvait  apercevoir  la  majeure  partie  
 des  hunes. 
 J ’ai voulu me  diriger vers  la pointe du S.  E.;  mais  
 la boule  et le  vent  d’est m’ont  encore  contrarié.  Un  
 moment même  le  temps  a  pris  une  mauvaise  apparence  
 et  le  ciel  s’est  beaucoup  chargé  dans le  nord.  
 Puis  il  s’est  éclairci  et nous en avons été quittes pour  
 courir  de  nouveau  d’ennuyeuses  bordées  contre  la  
 brise incertaine du N.  E. 
 Toutefois  à  quatre  heures  nous  pûmes  faire  une  
 station  à six milles et à l’est de  l’île Didi-Houa qui  gît  
 précisément  en  face  el  à  moins  de  trois  milles  de  
 l’entrée de Wangaroa.  Celte  entrée  est  extrêmement  
 étroite,  et  à  la  distance  où  nous  nous  en trouvions ,  
 nous  pûmes  à  peine la distinguer ;  mais  les missionnaires  
 de la baie des  Iles m’assurèrent qu’en s’enfonçant  
 dans  les te rre s,  elle  s’élargit  en  un vaste bassin  
 où  toutes  sortes  de navires  peuvent  trouver d’excellens  
 mouillages.  Malgré  la  réputation  de  férocité  
 qu’ont  acquise  les  naturels  de  cette  trib u ,  j ’aurais  
 essayé  de  conduire  l’Astrolabe  dans  cette  baie  curieuse, 
   si je n’en avais été détourné par la même raison 
 qui déjà m’avait  tant de  fois  arrêté  dans mes desseins  
 le  long  de  cette  terre.  Ce  qui  diminue  du  reste  les  
 dangers  de  l’entrée  de Wangaroa,  c’est  qu’on  assure  
 qu’entre Didi-Houa et la côte on  trouve  partout  
 bon  fond  pour  laisser  tomber  l’ancre  et  attendre  le  
 vent et  la marée  favorables pour  entrer. 
 Didi-Houa se compose de deux îlots  escarpés,  dénudés, 
   d’une  hauteur  médiocre,  et  de  deux  milles  
 d’étendue du S. E.  au N. O. La passe du S. E. me paraît  
 préférable à l’au tre ,  l’île se prolongeant de ce dernier  
 côté en un brisant. Didi-Houa est une  excellente  
 reconnaissance pour les navires qui veulent se rendre  
 à Wangaroa,  de quelque  côté qu’ils  viennent.  D’un  
 côté  les îles Motou-Kawa et Panaki,  de  l’autre  l’entrée  
 de la vasi e baie  d’Oudoudou  seront très-propres  
 à  leur  signaler l’approche de Didi-Houa. 
 A  six  heures  du  so ir,  ne  me  trouvant  qu’à  cinq  
 milles du groupe des îles Motou-Kawa et Panaki (6a-  
 valles de Cook), je pris les amures à tribord et les gardai  
 long-temps,  à  cause  de la  houle, des  vents  de N.  
 N.  E.  et du courant  qui  auraient  p u ,  malgré moi,  
 me  forcer  sur la côte entre les îles  et  la terre.  Ce ne  
 fut  qu’à minuit  que je  remis  le  cap  à  l’e s t ,  le  vent  
 ayant varié  au nord.  Au jour, je vis  que nous avions  
 considérablement  gagné  au nord  et  que  par  conséquent  
 nous  nous  trouvions de beaucoup  au  vent  des  
 îles Motou-Kawa et Panaki. Ainsi je  laissai porter de  
 manière à les ranger à quatre ou  cinq milles,  pour en  
 faire la géographie détaillée. 
 Grâce  à  une belle brise du n o rd ,  nous  avançâmes 
 1827. 
 Murs. 
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