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 Ô02 VOYAGE 
 Cliauti. Leurs  chants  sont  plus  Agarics  que  leur  musique  
 instrumentale,  et  mieux  appropriés  aux  sentimens  
 qu’ils veulent  exprimer;  ils  sont  en  outre  accompagnés  
 de gestes très-expressifs qui ajoutent beaucoup à  
 la  signification  des  paroles. Sous ce rapport, Forster  
 reconnaît  chez  les N ouveaux-Zélandais  une  supériorité  
 très-marquée  sur  tous  les  autres  peuples  de  la  
 mer Pacifique.  Leurs  accens,  ditdl,  semblent  animés  
 d’une  étincelle  de  génie ;  et  cds  avantages  sont  à  ses  
 yeux de fortes preuves de la bonté de  leur coeur '. 
 Ces  naturels  ont  des  chants particuliers  pour  célébrer  
 les  plaisirs  de  l’amour  2 ,  les  fureurs  de  la  
 guerre 3,  les  traditions de leurs aïeux 4,  la  perte  de  
 leurs  parens  et  de  leurs  amis  morts,  ainsi  que  leur  
 a b s e n c e   3 .   Ils  en  ont  aussi de  satiriques pour  exciter  
 le rire aux dépens de  certaines personnes  qu’ils  prennent  
 pour objet de  leurs  plaisanteries  6.  Lnfm,  il  est  
 des circonstances où ils improvisent en quelque façon  
 des  chansons  pour  célébrer  l’arrivée  des  étrangers,  
 ou  toute espèce  d’événement  qu’ils  ont jugé digne  de  
 leur  attention. 
 Souvent  ils  accompagnent  ces  chants  en  battant  
 la mesure  sur  leur  poitrine,  de manière  à  s’en faire  
 une espèce  de  tambour.  L’effet  n’en  serait  pas désagréable, 
  s’il  n’était pas toujours croissant,  de manière  
 à  produire  à  la  fin  un  bruit  si  violent  et  des  effets 
 1  Cook,  deux. Voy.,  III,  p.  36g. —   2  Savage,  p.  81. —  3  Cook,  prem.  
 Voy., I ll,  p.  93. — 4  Anderson,  dÜ rv .,  III, p.  a5 . — 5  Savage,  p.  8 3 .  
 Nicholas,  d’Urv.,  III,  p.  58 o. —  6  Savage,  p.  84. 
 ri tari 
 D E   L ’ASTROLABE. 5 0 3 
 si  pénibles,  que  l’on  serait  tenté de  craindre pour le  
 salut de celui qui exécute cette singulière musique '. 
 Quand  ils  sont  réunis  plusieurs  ensemble,  l’un  
 d’eux  commence le  chant  qu’ils veulent exécuter,  et  
 A-ers  la  fin  de  chaque  couplet  tous  les  autres  font  
 chorus  en  battant  leurs  poitrines  2.  Ces  chorus  ont  
 souvent  lieu  pour un  refrein  commun à  tous les  couplets  
 ;  d’autres  fois  c’est  seulement  la  fin  même  des  
 couplets qu’on répète  en  choeur. 
 Savage  crut  remarquer  que  les  Zélandais  avaient  
 deux  chants  pour  saluer  le  lever  et  le  coucher  du  
 soleil.  Le  premier  roule  sur  un  air joyeux,  et  s’exécute  
 ,  les  bras  tendus  en  avant,  comme pour  saluer  
 l’astre dujour,  et  tous  ces  gestes  annoncent une joie  
 sans mélange  ;  le chant  du  soir  s’accomplit  au  contraire  
 d’un  ton  dolent,  la  tête  baissée,  et toute Faction  
 qui  s’y joint exprime le regret  que fait  éprouver  
 l’absence  du  soleil  3 .  Le  chant  qu’ils  adressent  à la  
 lune est plaintif,  et les gestes qui l’accompagnent sont  
 un mélange de crainte et de vénération 4. 
 M.  Kendall,  dans  la  Grammaire imprimée à Londres  
 en  1820,  a rapporté  plusieurs  de  leurs  chants,  
 Wcü-Ala, qui ne manquent ni d’harmonie ni d’invention  
 3 .  Pour échantillon de cette poésie sauvage, je ne  
 citerai  ici que  la pièce suivante  à laquelle M. Kendall  
 a joint  une  traduction anglaise 3. A mon tour j ’ai  fait