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 homme  libre  d’agir  contre  sa  volonté,  à  peu  près  comme  ce  
 que nous  rap p o rte   César  des Gaulois qui suivaient leurs  p r in ces  
 à  l’armée,  guidés p lu tô t  p a r l’opinion  que  p a r la  force;  de  
 sorte que chaque trib u   représente une sorte de petite république  
 se fédérant quelquefois momentanément avec d’autres et  obéissant  
 alors  à  u n   seul  cb e f p o u r  faire  la  g u e rre ,  comme  nous  
 le  dirons b ien tô t.  Ne  sem b le -t-il  pas  q u ’on  retrouve i c i , mais  
 en min ia tu re , toutes  ces petites républiques de la G rècc?Jeviens  
 de  p a rle r  to u t  à  l’heure  d’hommes  libres ;  c’est  qu’il  p a ra ît  
 qu’outre  les esclaves faits à la guerre  et  qui restent après q u ’on  
 en  a  mangé  le  p lu s  qu’on  a  p u ,  il  y   au ra it  parmi  le  peuple  
 des individus  q u i  ne jo u ira ie n t pas de  toute  leu r liberté .  S o n t-  
 ils serviteurs  ou esclaves ? C’est ce que  nous  ignorons  et ce que  
 des missionnaires  instruits  de  la  langue  et des  coutumes de  ces  
 peuples  p o u rro n t  seuls  nous  dire.  M.  d’Urville  possède  à  ce  
 sujet d’assez bons documens  que lu i a fournis M. Marsden, ministre  
 à P ort-Ja ckson  , bomme de beaucoup  de ju g em en t,  qui  
 a visité  assez  long-temps  la Nouvelle-Zélande. 
 Si ces divisions à l’infini de  peuplades assurent leu r indépendance  
 en  les  empêchant  de  tomber  sous  la  domination  d’un  
 seul, elles nuisent  aux progrès de  la  c iv ilisa tio n ,  entretiennent  
 des  rivalités et des  guerres  éternelles.  On  p eu t  même  dire  que  
 tous  ces  insulaires  sont  dans  u n   état  perp é tu e l  d’hostilité.  
 Chaque trib u  a sa forteresse  nommée p â   ou  hép a ,  placée dans  
 une île  ou  sur  u n   lieu plus  ou moins  inaccessible ,  gardée  p a r  
 une p a rtie   des habitans  et  dans  laquelle  tous se  réfugient  dans  
 le  danger.  J ’ai  vu  le p â   abandonné de la trib u  de T o u i ;  il était  
 placé  au sommet  d’un  ro ch e r  inaccessible  au  b o rd   de  la  mer.  
 Du  côté  de  la  terre  il  en  était  séparé  p a r  u n   fossé  p ro fo n d ,  
 g arni  de  doubles palissades de vingt pieds  de h a u t ,  formées  de  
 troncs d’arbres entiers à se to u ch e r ;  les nôtres ne sontpa s mieux  
 entendues.  On y m o n ta it p a r un  sentier  é tro it;  l’in té rie u r  qui  
 alla it  en  pente  contenait u n   g ran d   nombre  de  maisons  aband 
 onnées,  mais  intactes  p o u r  la  p lu p a rt,  très-basses,  à  toits  
 a rrondis,  ayan t  u n   p e tit  péristyle  et  une porte   ressemblant  à 
 une  fenêtre ,  et  si  é tro ite ,  qu’il  fallait  se  mettre  a  p la t  ventre  
 p our pénétrer  dans  l’intérieur.  Des  choux  d E u ro p e ,  des bse -  
 L s   L u v ra ie n t  les  toits  de  chaume  de  cette  Sparte  ans  raie.  
 Jadis  avant  que  les  Zélandais  eussent co nnu les Européens ,  
 ils  se  bravaient sur  ces  sommets  Inexpugnables  
 des sièges  interminables  et  qui  n’au ra ien t  demandé  qu un H o mère  
 p o u r  être  aussi  célèbres  que  celui  de T ro ie  ;  mais  depu  .  
 que  nous leu r avons  fait  connaître  les  armes  a  feu ,  et  que  
 baleiniers anglais leu r  en  fournissent  ab o n d am m en t, leurs  citadelles  
 ne  présentent plus  la   même  résistance ,  et  comme  1  s  
 fusils leu r  sont  inégalement  répartis ,  il  eu  
 „es trib u s  plus  favorisées en  exterminent  d autre  .  P lu s  qu au  
 cuns  Polynésiens ils sont  adonnés  à  cette h o rrib le   coutume de  
 manger  leurs  prisonniers  après le  eombat  et  
 attacher une idée religieuse qui va jusqu’a faire desirer c e tb o n -  
 n eu r  aux  chefs  qui  succombent  dans  l’action.  Leurs tetes  sont  
 conservées avec soin à l’aide de la dessiccation,  et  ce sont celles 
 q n e l’onvoitassezfoéquemmentenE^^^^ 
 I r m ^ e ^ r L l q t f a u r a i e n t   plus  de  perfection  que  
 celles  de leurs voisins.  Les  têtes  tira n t  la  langue  - u l p t é -   au -  
 devant  de  leurs  pirogues  et  ailleurs,  les memes  
 a a   cou  incrustées  sur  du  ja d e ,  les  statues  qui  mon tren t  d  s 
 ballus,  ne  sont que  des emblèmes. Nous  ,i avons vu  que  tre s-  
 rarement  des  ornemeiis  en bois sur les tombeaux. 
 Ils  ne  connaissent  d’autres  arts  que  ceux  que  demanden  la 
 jade v e rt  demandent  beaucoup  de  temps  et  de  ^ 
 t o m e   n .