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 23. 
 Pl.  XL. 
 j’expédiai M.  Lottin vers  le  fond  de  la  baie  pour  en  
 lever  le  plan.  Il revint  sur  les  cinq  heures et demie,  
 après avoir reconnu un excellent mouillage et l’entrée  
 d’un beau canal qui doit être l’embouchure de la rivière  
 Wangari. 
 Te Rangui a passé joyeusement  la journée à b o rd ,  
 et  se décide à y passer  aussi  la  nuit. Mais  rien n’a pu  
 le  déterminer  à nous  accompagner au fond de la baie  
 Shouraki. L’idée seule de communiquer avec les habitans  
 de cette contrée a semblé lui causer une véritable  
 terreur. Ni prières,  ni promesses n’ont pu vaincre sa  
 répugnance,  pas  même  l’offre  d’un  fusil,  appat  si  
 puissant sur l’esprit du Nouveau-Zélandais.  Il m’a appris  
 que Temarangai, chef distingué dans ces cantons,  
 habitait les bords  du Wangari ;  il  a  a,jouté qu’il  allait  
 lui annoncer notre arrivée, et l’inviter à nous apporter  
 des  cochons,  si  nous  voulions  seulement  l’attendre  
 trois  ou quatre jours. 
 Toute la nuit, la houle a été très-forte, la brise fraîche  
 et inégale,  et  le  ciel  chargé. L ’Astrolabe  roulait  
 bord sur bord, mais sans trop fatiguer. 
 -  Sur  les  cinq  heures  du  matin,  voyant que  le vent  
 et la houle  ne me  permettaient  pas  d’appareiller,  j ’ai  
 voulu mettre  à  profit  ce  retard  forcé  pour visiter la  
 baie, l’entrée de la rivière et l’établissement de Rangui.  
 Suivi de MM. Quoy, Lottin, Lauvergne et de Rangui,  
 je me  suis  dirigé  avec  la  baleinière  vers  la  pointe de  
 sable située au N.  N. O. de notre mouillage. 
 Sur notre route, nous  avons  rencontré les trois pirogues  
 de Rangui  qui  se  rendaient  k  bord.  La  plus 
 grande,  ornée  sur  l’avant et  sur  l’arrière,  de plumes  
 et de touffes  de poil, offrait le long de son plat-bord,  
 une suite de sculptures en bas-reliefs, peintes en rouge,  
 souvent  enrichies  d’incrustations  de  nacre,  le  tout  
 exécuté  dans  le  meilleur  goût  zélandais.  Rangui 
 1827. 
 Fésrier. 
 adressa  quelques  mots  à  ses  guerriers;  puis  il  persista  
 à m’accompagner  dans  mon  excursion,  malgré  
 l’offre queje lui fis de le déposer sur ses pirogues. Un  
 banc considérable  qui  s’étend  à près d’un mille  de la  
 plage de sable rétrécit  l’entrée de la baie  de Wangari  
 de  manière  à  ne  lui  laisser  qu’un  demi-mille  de largeur. 
  Son intérieur offre un excellent mouillage,  on y  
 est abrité de toutes p a rts ,  et le vent du  sud qui pourrait  
 seul y pénétrer ne peut y  amener de houle à cause  
 de la configuration  des  terres voisines. Le  long  de  la  
 terre haute, vers le nord, on trouve dix à douze brasses 
 jusqu’à  toucher  la  côte. 
 L’entrée  de  la  rivière  elle-même  a  un  deim-mille  
 d’ouverture,  et  s’étend  ensuite en  un  vaste  bassin de 
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