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1827.
Février.
1 4 2 VOYAGE
Cependant M. Lottin traça avec soin le plan des îles
qui bordent la côte en ces parages : un groupe entier
laissé sans désignation par Cook a reçu plus tard
le nom de ÿHau ssez, en souvenir de l’intérêt que ce
ministre a paru prendre aux travaux de l’Astrolabe.
Contrarié par l’éternel vent d’O. et pressé par le
temps , je renonce au mouillage de Witi-Anga, et dirige
la corvette vers la rivière Tamise (baie Shouraki).
Dans la crainte de perdre un moment je me décide
même à contourner File de la Barrière (ile Otea) par
l’est, ce qui rendra d’ailleurs notre exploration plus
complète.
Du reste, la température quoiqu’un peu fraîche (le
thermomètre se maintenant entre 17 et 18°) est délicieuse
, la mer est aussi calme que la surface d’un
étang, et la navigation est douce. Aussi l’équipage
n’offre plus un seul malade, et l’on ne se douterait
guère que l’Astrolabe cingle à peu près sur les antipodes
du détroit de Gibraltar.
Au point du jour, la terre qui n’avait cessé d’être
en vue toute la nuit, s’est montrée à moins de deux
lieues auvent très-distinctement, et File entière d’Otea
s’est développée dans toute son étendue. Elle est formée
par une chaîne de montagnes élevées, sillonnées
par des ravins profonds et généralement stériles. Une
petite île située sur la partie N. E. d’Otea, dont nous
n’avons passé qu’à deux milles et demi, offre cet
aspect aride au plus haut degré. Sur la côte entière
d’Otea nous n’avons remarqué aucun indice d’habitans
ni d’habitations; aucune fumée même n’a signalé la
présence d’un être appartenant à l’espèce humaine.
^ Février.
A midi, nous étions précisément à FE., et à moins
d’une lieue de la pointe nord d’Otea. De ce côté, cette
île est terminée par une presqu’île dépouillée de verdure,
d’une teinte rembrunie et dont les flancs battus
par la mer ont quelque chose de lugubre et d’imposant.
Elle est en outre accompagnée de quelques rochers
aigus qui affectent les formes les plus bizarres ,
et dont quelques-uns sont fort déliés au sommet. C’est
ce qui nous a fait donner à cette partie d’Otea le nom
de Pointe des Aiguilles. En ce moment la sonde a indiqué
soixante-quinze brasses, vase jaune et dure.
A mesure que nous dépassions la Pointe des Aiguilles,
nous découvrions successivement les nombreuses
îles dispersées à l’entrée de la baie Shouraki,
coup-d’oeil qui produisait l’effet le plus pittoresque
et le plus animé. Ici le travail de Cook était encore
fort inexact, et une nouvelle exploration était indispensable.
Avec le vent d’O . N . O . qui régnait, je me flattais déjà
de pouvoir doubler la pointe nord d’Otea, et de péné