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l’Océanie, et même sur les terres de l’A m é riq u e , en passant
p a r le détroit de Behring.
La troisième est la race noire qu’on suppose originaire de
l’Afrique q u ’elle occupa dans sa majeure p a rtie , et qui se rép
an d it aussi su r les côtes méridionales de l’Asie, sur les îles de
la mer des In d e s, sur celles de la Malaisie , et même de l’O -
céanie.
Nous n’agiterons p o in t ici la question de savoir si ces trois
races ont un égal degré d’ancienneté , ou bien si elles ap p a rtien
n en t à trois créations ou formations différentes et successives
Mais nous ferons remarque r que la n a tu re ne les dota
p o in t d’une égale manière sous le rap p o rt moral ; on dirait qu’elle
v o u lu t, dans chacune de ces races, fixer aux facultés intellectuelles
de l’homme des limites fort différentes.
De ces différences organiques , il d u t naturcUcmcnl résulter
que partout où les deux dernières races sc trou v è ren t en concurrence
, la noire d u t obéir à l’autre ou disparaître. Mais
quand la blanche entra en lice avec les deux a u tre s , elle d u t
d om in e r, même quand elle se tro u v a it bien inférieure en
nombre. L ’histoire de tous les peuples et les récits de tous les
voyageurs offrent à chaque instant l’accomplissement de cette
loi de la nature. On n’a presque jamais vu une nation de la
race jaune soumise aux lois d’une peuplade de n o ir s , ni les
blancs courbés sous le jo u g des bommes des deux autres ra c e s,
sau f un pe tit nombre de circonstances où la force numérique
se tro u v an t hors de toute p ro p o rtio n devait l’emporter sur la
supé riorité morale. La nation juive est p e u t-ê tre la seule qui
fasse une exception à cette règle générale.
Vous voyez. Messieurs, que les divisions que je propose
p o u r les îles de l’Océanie offrent des différences essentielles
avec celles qui vous ont été indiquées p a r un infatigable
■ Nous dirons seulement que nous partageons l’opinion qui fait remoiiler
ces trois races à une même souche primitive, et place leur berceau commun
dans le plateau central de l ’Asie.
v o y ag eu r, M. de Rienzi. Sans m’ériger en juge de son systèm
e , et to u t en proc laman t q u ’il a s u , dans son intéressant
mémoire, présenter une foule de faits curieux tou ch an t les p eu ples
de l’Océanie , il me semble, si je puis m’exprimer ainsi,
que son système est plus artificiel et le mien plus naturel. La
nomenclature de M. de R ien z i, reposant sur des divisions p u rement
géométriques , offre sans doute des coupes plus rég u liè
re s; m a ls la mienne, assujettie à des rapports plus ou moins
intimes , mais toujours positifs, entre les peuplades qui com posent
chaque division, a u ra l’av an tag ed e rap p e le rav e c sa désignation
la n ature et le caractère p ro p re de ses habitans. Ainsi
l’on saura sur-lc-cbamp q u e je veux tra ite r des peuples cuivrés,
p a rla n t une langue commune et esclaves du tapou, ou des peuples
cu iv ré s, p a rla n t des langues diverses et étrangers au tap
ou, ou enfin des noirs de l’Oeéanie , suivant q u ’on verra
p araître dans mon ré c it les désignations de Polynésiens, Micronésiens
et Mélanésiens.
Les limites que j’ai dù m’imposer dans celte notice ne m’ont
p o in t permis d’entrer dans les détails relatifs à chaque arch ip
e l, à chaque île de FOcéanie, ni aux noms que je me propose
d ’adoplcr. C’est un sujet q u e je réserve pour la discussion ra i-
sonnée qui accompagnera la carte générale de FOcéanie à
laquelle je travaille en ce moment, de concert avec mon brave
et savant compagnon de voyage, M. L ottin.
Nota. Après avoir composé cet é c r il, j ’ai relu avec attention l'article
publié en 1 8 2 5 par M. Bory de Saint-Vincent sur VHomme, et pour la première
fois, j ’y ai vu que M. Cuvier ne reconnaissait que trois variétés dans
l’espèce humaine, auxquelles il donne les noms de caucasique ou bianche,
mongolique ou fa u n e , éihiopiquc ou nègre. Il est assez remarquable que
douze années d’études et d’observations et près de soixante mille lieues parcourues
sur la surface du globe m’aient ramené aux opinions que ce célèbre
physiologiste avait adoptées depuis long-temps, sans que j'eusse connaissance
des écrits où il les avait consignées. Seulement s i, comme l’avance M. Bory,
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